Des députés ont réclamé la création d’une commission d’enquête sur la gestion des œuvres universitaires. Un rapport a été finalisé et sera remis aujourd’hui au président de l’APN.
Après les étudiants et les organisations qui les représentent, c’est autour des parlementaires de remettre au goût du jour la question de la gestion des œuvres universitaires. Les députés réclament, tout simplement, la mise en place d’une commission d’enquête pour comprendre l’origine de la «dégradation permanente» des conditions d’hébergement, de transport et de restauration des étudiants. D’ailleurs, ces derniers n’ont jamais caché leur mécontentement de la qualité des prestations fournies par les oeuvres universitaires.
Il y a quelques jours la commission de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et des affaires religieuses de l’APN s’est penchée sur cette question. Elle a tenu une réunion pour débattre de la proposition formulée par des députés de créer une commission d’enquête autour de la détérioration de la vie des étudiants dans les cités U. Un rapport a été finalisé et sera remis aujourd’hui au président de l’APN, Brahim Boughali.
«Nous avons écouté les députés auteur de la proposition. Les arguments avancés sont solide et le dossier mérite une enquête en raison des conditions d’hébergement, de transport et de restauration des étudiants qui laissent à désirer. Nous devons comprendre les causes pour trouver les solutions adéquates», affirme M. Salah Djeghloul président de la commission qui a rappelé les différents incidents qui ont eu lieu dans plusieurs cités universités et qui se sont répercutés négativement sur le cursus des étudiants.
«Nous allons remettre aujourd’hui notre rapport au président de l’APN. Lequel soumettra par la suite la proposition en plénière pour le vote des députés. Si les élus l’approuvent, le président choisira l’équipe qui se chargera dans les prochains jours d’enquêter sur ce sujet», détaille M. Djeghloul qui souhaite une enquête sérieuse et ferme et dont le résultat sera pris en considération par les instances concernés.
Groupe de travail
Les députés contactés par ElWatan ont tous relevé l’importance de mettre sur pied cette commission qui révélera, selon eux, les obstacles qui entravent le bon fonctionnement des œuvres universitaires, proposant à ce que l’enquête soit accentuée dans certaines cités ayant enregistré des incidents, tels des décès. Faut-il rappeler que dès sa désignation à la tête du secteur, le ministre de l’Enseignement supérieur, M. Kamel Baddari a rouvert ce chantier et a exprimé son insatisfaction des conditions d’hébergement des étudiants dans des chambres qu’il a jugé trop exigües.
En donnant le coup d’envoi de l’année universitaire, le ministre a pu inspecter une cité universitaire et faire part de réflexions sur les conditions d’accueil des étudiants, estimant que les chambres qu’il avait eu l’occasion de voir n’offraient pas toutes les conditions de confort. Il les a en effet trouvées trop petites pour accueillir deux étudiants. Le prédécesseur de Baddari avait ouvert le chantier en installant un groupe de travail qui devait travailler, notamment, sur la question des bourses, l'hébergement, la restauration et le transports des étudiants, pour pouvoir finaliser et présenter «un projet de réforme complet et bien structuré».
Le dossier des œuvres sociales avait déjà été évoqué en Conseil des ministres et le président de la République, Abdelmadjid Tebboune y avait appelé à «procéder à des réformes structurelles profondes dans les plus brefs délais», évoquant la nécessaire «rationalisation des dépenses et l'amélioration des prestations fournies aux étudiants». Une commission de réflexion sur la réforme des œuvres universitaires a été installée. Jusque-là, aucune conclusion n’a encore été rendue publique.