Génocide et match de la honte

14/11/2024 mis à jour: 06:52
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Tout ce que compte la France, principalement Paris, en sionistes militants et sympathisants se mobilise pour voler au secours d’Israël et de son gouvernent englués dans une guerre interminable et dévastatrice sur divers fronts, dénoncée par le monde entier pour son impact génocidaire sur les populations de Ghaza et du Liban. 

L’occasion leur est offerte par «le risque» de l’apparition d’une «fièvre antisémite» lors du match de football devant opposer jeudi prochain l’équipe de France à celle d'Israël, dans le prolongement de celle qui a eu lieu dernièrement aux Pays-Bas à la faveur d’un match opposant une équipe d'Amsterdam à celle de Tel-Aviv. 

A ce moment-là, une intense propagande politico-médiatique en France avait imputé les troubles aux supporters néerlandais alors même qu’il a été établi qu’ils n’ont fait que réagir contre les provocations des supporters israéliens, connus pour leur agressivité. Ils se sont livrés à des insultes et des attaques contre les Palestiniens, ce qui été confirmé par les témoignages des témoins et, par la suite, les déclarations des autorités policières néerlandaises. 

Évidemment en France, comme à leur habitude, les milieux sionistes et leurs propagandistes ont crié au «pogrom» et saisi une nouvelle fois l’occasion de parler de regain d’antisémitisme, mobilisant pour cela leurs relais dans le monde audiovisuel français et toute la sphère politique de droite et d’extrême droite, dont un des représentants les plus enragés est le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, sioniste notoire qui annonce un déploiement policier hors normes pour la journée de jeudi. 

Le président Emmanuel Macron sera présent au stade du Parc des Princes, non pas pour admirer du football mais bel et bien pour se solidariser avec Israël, alors même qu’il s’est lâchement tu après le grave incident à El Qods, lorsque une incursion militaire israélienne dans une basilique chrétiennes a violé la «souveraineté française» sur ce lieu concédé depuis des siècles. Des gendarmes français ont été agressés et humiliés sans que le gouvernent ne réagisse à la hauteur de l’incident, se limitant à une simple convocation de l’ambassadeur d’Israël à Paris. 

Une nouvelle fois, donc, se confirme l’allégeance de la France officielle et de son système médiatique au CRIF, puissante organisation sioniste qui joue le même rôle en France que l’Aipac aux États-Unis. Fort de son statut, le CRIF en arrive même à organiser des cérémonies religieuses au Palais de l’Élysée. 

Le mouvement sioniste mondial est galvanisé par l’arrivée au pouvoir de Donald Trump à Washington, dont il est attendu de lui qu’il vole de nouveau au secours de Tel-Aviv et soutienne Israël plus massivement que Biden, après lui avoir offert les accords d’Abraham qui ont fait capituler les Emirats arabes unis, le Maroc, Bahreïn et le Soudan. Ce qui est aussi attendu de Donald Trump c’est qu’il fasse «normaliser» l’Arabie Saoudite, un gros morceau, mais Riyad vient d’annoncer un autre choix qui est d’abord l’établissement d’un Etat palestinien, suivie en cela par un grand nombre de pays arabes et islamiques. 

Au sommet qui vient de s’achever à Riyad, la Ligue arabe et l’OCI sont sorties de leur torpeur habituelle pour adopter un langage ferme à l’égard de Tel-Aviv et de ses soutiens. Est exigée la fin de l’agression israélienne, tandis que le sionisme mondial s’active de son côté à pousser Donald Trump à davantage d’aide militaire et financière pour Tel-Aviv et à la neutralisation de l’Iran, notamment au niveau de son potentiel nucléaire et de ses capacités de riposte aux attaques israéliennes. 

Certes, le président américain imprévisible peut explorer d’autres pistes, mais il ne peut aller à l’encontre du Congrès américain, totalement acquis aux thèses israéliennes. Reste qu'aussi complice et permissive soit-il avec Tel-Aviv, Washington ne peut plus se contenter de la diplomatie classique face aux bouleversements enregistrés au Proche-Orient depuis une année. Se dresse devant lui le plus grand génocide commis sur terre depuis la Seconde Guerre mondiale à Ghaza et au Liban, et dans le monde se matérialise de plus en plus le basculement de l’écrasante majorité des pays de la planète vers une autre conception de l’ordre international, dans lequel l’Occident et ses proxys ne doivent plus faire la loi et bafouer le droit international. 2025, un tournant ? 

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