Le développement du solaire photovoltaïque destiné aux acteurs économiques a fait l’objet, hier à Alger, d’un débat entre experts issus des différentes parties prenantes dans la transition énergétique dans le pays.
Organisée par le «Green Energy Cluster Algeria» (GEC’A) et parrainée par le ministère de tutelle, la rencontre a été une occasion pour les intervenants de présenter les solutions développées par les membres du cluster, connaître le segment photovoltaïque commercial et industriel en tant que marché, champ d’applications et solutions. Et alors que les pouvoirs publics ont privilégié une logique de déploiement «centralisé», et ce, en misant sur des centrales solaires de grande puissance, concentrée dans les Hauts Plateaux et le Grand Sud, des installations nécessitant d’importants espaces et limitant de fait le développement des PME locales, les experts du GEC’A proposent un autre modèle, dit «décentralisé» et qui réduit la distance entre production et consommation en utilisant directement l’énergie produite sur site.
«Un modèle basé sur l’autoconsommation solaire pour le secteur économique (industriel, tertiaire, agriculture)», a-t-on indiqué. En outre, et selon ces mêmes experts, cette option optimise les espaces disponibles, comme les toitures de bâtiments et hangars, tout en assurant une meilleure adéquation entre production et usage. Acteur dans la transition énergétique en Algérie, le GEC’A a fait savoir que la rareté d’installations photovoltaïques solaires destinées au secteur économique est en contradiction avec la forte consommation d’énergie évaluée à 40 terrawatt-heure (TWh) par l’APRUE l’année dernière.«Avec une action soutenant le secteur du renouvelable, il serait possible de créer un marché porteur de 6 à 7 GWh en considérant la couverture de 30% de cette consommation», indique-t-on. Et de relever que cela va représenter 50% du restant du programme des énergies renouvelables «permettant une importante économie de gaz naturel».
Par ailleurs, les experts du cluster ont tiré la sonnette d’alarme quant à l’avantage comparatif offert par un prix bas du m3 de gaz naturel et qui risque de «s’effilocher» à mesure que les exportations algériennes seront taxées en raison de leur teneur en carbone, et ce, en prévision de l’entrée en vigueur de la taxe carbone sur le marché européen. Une taxe qui risque d’augmenter les coûts de production de fabricants algériens avec des implications sur leurs compétitivités, notamment des produits comme les ciments, la sidérurgie, les fertilisants, etc.
Le recours à l’électricité verte produite par des panneaux solaires installés sur les usines ou via une production d’énergie verte délocalisée sur des sites ensoleillés comme les Hauts Plateaux et qui injecteraient sur le réseau électrique et alimenteraient les opérateurs concernés, est une option proposée par le cluster.
Enfin, il y a lieu de signaler que plusieurs intervenants se sont relayés pour faire connaître le segment photovoltaïque commercial et industriel national, alors que des acteurs activant dans le solaire photovoltaïque ont tenu à exposer leurs produits toute au long de la journée d’étude.