À l'approche de la COP28, plus de 130 entreprises leaders dans le monde appellent à une transition énergétiques radicale. Représentant près de 1000 milliards de dollars de revenus annuels mondiaux, ils appellent les gouvernements à aller vers une nouvelle ère où la combustion de combustibles fossiles serait bannie.
Bayer, Nestlé, Danone, Ikea ou encore Volvo sont parmi les 131 entreprises mondiales qui exigent des décisions capitales dans la préservation de la terre des gaz à effets de serre. Dans une stratégie de promotion et d’adoption des énergies renouvelables, dites propres, ces leaders de l’économie mondiale veulent consacrer l’accord de Paris. Il s’agit d’abandonner plus rapidement les énergies fossiles au vu d’atteindre l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. "Nos entreprises ressentent les effets et les coûts croissants des événements météorologiques extrêmes dus au changement climatique. Nous reconnaissons la nécessité d'opérer cette transition afin de préserver notre prospérité collective sur une planète vivable", indique une déclaration consignée, aujourd'hui lundi, par les 131 entreprises regroupées au sein de la coalition "We Mean Business". Ces entreprises, représentant un chiffre d'affaires annuel de près de 1000 milliards de dollars, proviennent de secteurs souvent pointés du doigt pour leur impact environnemental.
"L’action climatique est bénéfique pour les entreprises aujourd’hui et demain ", poursuivent-elles. En tant qu'acheteurs et utilisateurs d'énergie au sein du système mondial, elles insistent sur leur rôle primordial dans la modification des modes de consommation énergétique, tout en incitant à une solide collaboration entre les différentes institutions financières, les producteurs de combustibles fossiles et les gouvernements pour garantir une transition sûre et efficace.
Pour une industrie plus propre
La déclaration appelle donc les gouvernements à fixer des objectifs et un calendrier pour l'élimination progressive de l'utilisation des combustibles fossiles "unabated", c'est-à-dire sans captage ou stockage de CO2.
Il est à savoir que la question des énergies fossiles, source majeure des émissions de gaz à effet de serre, sera au cœur des négociations climatiques à la COP28, prévue à Dubaï dans un peu plus d'un mois. Plusieurs pays, notamment ceux de l'Union Européenne, devront encourager la quasi-élimination des combustibles brûlés sans captage ni stockage du carbone.
De plus, les entreprises appellent toutes les parties prenantes de la COP28 à se concentrer sur la recherche de résultats et aller directement vers une élimination complète des énergies fossiles. "Cela peut être rendu possible en adoptant un objectif mondial consistant à tripler la capacité d'électricité renouvelable et à doubler le taux de déploiement de l'efficacité énergétique d'ici 2030", soulignent-elles.
Il est important de noter qu'au cours de la COP27 en Égypte l'année dernière, 200 entreprises affiliées à "We Mean Business" ont joué un rôle de pression sur les gouvernements. Ils ont plaidé pour le maintien de leur engagement à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Ces grands pollueurs du monde disent vouloir agir rapidement pour le mettre en œuvre sans pour autant initier ou du moins proposer des mesures concrètes. Pire, certaines enseignes telles que le géant Microsoft, Saint-Gobain et H&M se sont retirés de ce groupe des 131 entreprises. Ils se sont abstenus de signer la lettre destinée aux gouvernements.