La 10e édition du Forum international sur la vie et l’œuvre de l’écrivain et dramaturge algérien d’expression française, Kateb Yacine (1929-1989), s’est ouverte, le 28 octobre, au centre culturel islamique Boulouh Mbarek de la ville de Guelma.
C’est à l’initiative de l’association promotion touristique et action culturelle de Guelma en partenariat avec la Coordination internationale des recherches et études Brachylogiques (CIREB-Paris) / Brachylogia-Algérie, sous le thème «La rencontre» que ce forum a lieu. Mais contre toute attente, il n’y avait pas grande monde. Une centaine de personnes clairsemées dans la salle, tout au plus, dont les conférenciers, officiels, étudiants et autres convives, a-t-on constaté sur place. «Nous comptons 21 conférenciers de rang universitaire national et étranger, dont 7 interviendront par visioconférence.
Certains n’ont pas pu venir faute de visa, comme c’est le cas de Baboucar Diouf du Sénégal», a déclaré, Ali Abassi, président de l’association promotion touristique et action culturelle ainsi que du comité d’organisation. «A chaque édition que nous organisons, nous sommes confrontés aux frais d’hébergement, de restauration et de transport», a ajouté notre interlocuteur.
Et de préciser : «La facture s’élève à chaque édition à près de 300 millions de centimes, dont un tiers va à l’hébergement, un tiers à la restauration et le reste en frais d’impression et autres.» Nous l’aurons compris, le nerf de la guerre, en d’autres termes, les subventions accordées, en l’occurrence l’argent du contribuable, vont dans les poches des hôteliers, des restaurateurs et des agences de voyages pour la billetterie.
La rencontre, une thématique réfléchie
Mais qu’en est-il de l’impact scientifique et culturel ? «Je vous (l’association) suggère de procéder à éditer un recueil des conférences qui ont été données ces dix dernières éditions du colloque et forum Kateb Yacine à Guelma de façon à ce que ce support scientifique soit rendu disponible auprès de nos étudiants de l’université 8 Mai 1945 de Guelma», suggère, en fin d’allocution d’ouverture du forum, le directeur de la culture de la wilaya.
Dans ce contexte bien précis, le président de l’association se défend face à la maigre assistance. «Nous n’avons pas d’argent. Nos amis tunisiens de la Coordination internationale des recherches et études brachylogiques (CIREB) ici présents ont édité à leur charge plus de 5000 exemplaires de la 8e édition du Forum Kateb Yacine, écoulés en Tunisie.» Pour revenir à la thématique de cette 10e édition, le choix de «la rencontre» a été proposé, vraisemblablement, l’année passée. «J’ai eu le plaisir de proposer l’année dernière le thème ‘‘La rencontre’’, car on choisit un thème à l’avance et non pas la veille, c’est le signe de professionnalisme.
D’abord, il y a la polysémie du mot, qui a de nombreuses déclinaisons, plusieurs sens. Des déclinaisons textuelles, car les textes de Yacine rencontrent d’autres textes. La vie de Kateb est jalonnée de rencontres de gens humbles très modestes de la région mais aussi du monde de la littérature», a indiqué Jalel El Gharbi, professeur à l’université de Tunis, membre de plusieurs laboratoires de recherche en France.
Et de conclure : «J’évoquerai moi-même la rencontre de Yacine avec Faulkner, qui s’est faite à mon sens au détriment de Camus. Une autre raison pour moi de définir le bonheur c’est la rencontre, le bonheur de lire.» Notons que la communication introductive de cette première journée a été présentée par le professeur Bahloul Noureddine de l’université 8 Mai 1945 de Guelma avec pour titre : «La métamorphose de l’ipséité à travers le choc des rencontres dont les ancêtres redoublent de férocité, de Kateb Yacine».
Enfin, les travaux de cette 10e édition du Forum Kateb Yacine se sont poursuivis sur deux jours, les 28 et 29 octobre.