Fluctuations incessantes des prix du pétrole : Le marché perturbé par les facteurs géopolitiques

30/12/2023 mis à jour: 03:49
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Les cours de l’or noir sont soumis en cette fin d’année aux facteurs géopolitiques qui prennent le dessus sur la réalité des fondamentaux du marché et la régulation mise en place par l’Opep+ qui consent d’énormes réductions de production depuis des mois pour stabiliser les prix. 

Le Brent se négociait hier au dessus de 77 dollars le baril, en début d’après-midi, après avoir chuté de 3% la veille, dans le sillage d’informations faisant état d’une reprise éventuelle du trafic en mer Rouge. De nombreuses compagnies avaient cessé d’utiliser cette voie de navigation maritime, suite aux attaques des Houthis du Yémen contre plusieurs navires en signe de protestation contre l’agression continue de l’armée israélienne contre la Bande de Ghaza en Palestine occupée.

 La société danoise Maersk avait ensuite annoncé, en début de semaine, qu’elle se préparait à reprendre ses opérations sur la mer Rouge et le golfe d’Aden suite à l’annonce des Etats-Unis du déploiement d’une opération militaire «destinée à assurer la sécurité du commerce dans la région».
 

Gains 

Les deux indices pétroliers, le Brent et le WTI américain, ont enregistré des gains d’environ 3% la semaine dernière, les plus hauts en plus de deux mois, dans le sillage des perturbations de la navigation dans la mer Rouge. Le marché avait pris, en outre, en compte les déclarations de certains pays membres de l’OPEP, dont le Congo, le Nigeria et l’Irak, réaffirmant leur engagement en faveur de la stratégie de l’Organisation, après la sortie de l’Angola du groupe des producteurs vendredi en raison de désaccords sur les quotas. En dépit de cette progression aux environs de 80 dollars pour le Brent, les prix du pétrole devraient terminer l’année 2023, en baisse d’environ 10% après deux années de hausse, notamment en raison des préoccupations géopolitiques ayant déclenché de fortes fluctuations des prix. 

Dans ce contexte, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole a maintenu ses prévisions de croissance de la demande de pétrole pour cette année et l’année prochaine, dans son rapport mensuel du mois de décembre. L’Opep, qui cite des performances économiques meilleures que prévu jusqu’à présent, a attribué la récente chute des prix du pétrole aux «inquiétudes exagérées concernant la croissance de la demande de pétrole». 

Dans son Rapport mensuel sur le marché pétrolier (MOMR) du mois de décembre 2023, l’OPEP a maintenu ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole, prévoyant «une croissance économique de 2,6 % pour l’année 2024». Malgré des analyses pessimistes répercutées par des agences de presse occidentales, l’Opep soutient que «la demande de pétrole devrait être soutenue par une croissance résiliente du PIB mondial, dans un contexte d’amélioration continue de l’activité économique en Chine». 

Pour l’Organisation, «l’amélioration continue de l’activité économique, la stabilité des activités manufacturières et des transports, principalement en Chine, dans d’autres pays d’Asie et au Moyen-Orient, ainsi qu’en Inde et en Amérique latine, devraient représenter l’essentiel de la consommation de pétrole». L’Opep a également noté que «la croissance économique observée au cours des trois premiers trimestres de cette année, dans la plupart des économies clés, a été meilleure que prévu».

 De son côté, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a également revu à la hausse la demande de pétrole pour l’année prochaine. La consommation mondiale de pétrole augmentera de 1,1 million de barils par jour (b/j) en 2024, a annoncé l’AIE dans son rapport mensuel, soit une hausse de 130 000 b/j par rapport à ses prévisions précédentes, citant une amélioration des perspectives de la demande américaine .

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