Finances : Les banques algériennes commencent à tisser leurs réseaux en Afrique et en Europe

10/05/2023 mis à jour: 03:35
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Photo : D. R.

L’encouragement de l’investissement se traduit par une facilitation des échanges financiers à l’international avec, notamment, l’ouverture de filiales bancaires algériennes à l’étranger. Le premier signal a été donné en avril dernier par l’ouverture d’une filiale d’une banque algérienne au Sénégal.

Un montant de 11 000 milliards de dinars de crédits à l’investissement a été octroyé, à la fin 2022, au secteur économique, public et privé, par les banques et particulièrement les banques publiques.

Ce chiffre a été annoncé lundi par le ministre des Finances, Laaziz Fayed, en réponse aux questions orales des sénateurs, en notant aussi que la durée de traitement des demandes de crédits a été réduite au maximum au niveau des banques, surtout avec le lancement, dit-il, des projets de numérisation des demandes de crédits et la mise au point d’un système de suivi par internet de ces demandes.

L’appui à l’investissement se traduira également par une facilitation des échanges financiers à l’international, avec notamment l’ouverture de filiales bancaires algériennes à l’étranger. Le premier signal a été donné en avril dernier par l’ouverture d’une filiale bancaire algérienne au Sénégal.

La Banque extérieure d’Algérie (BEA) procédera aussi, fin juillet prochain, à l’ouverture d’une filiale en France. Un actionnariat de banques publiques ouvrira, quant à lui, une filiale dans la capitale mauritanienne Nouakchott. «La BEA est en passe d’ouvrir une filiale en France, parallèlement à la création de deux banques, fruit d’un actionnariat de quatre banques publiques, au Sénégal et en Mauritanie», a précisé Laaziz Fayed, en notant que la BEA a déjà obtenu son agrément et sera opérationnelle dès le mois de juillet, de même pour la banque en Mauritanie. «L’ouverture de banques algériennes à l’étranger, notamment en France et en Afrique, revêt un caractère stratégique pour l’Etat algérien au double plan politique et économique», a soutenu le premier argentier du pays dans son intervention au Sénat.

Notons que le consortium de banques algériennes ayant ouvert une filiale au Sénégal est composé de la BNA, à hauteur de 40%, le Crédit populaire algérien (CPA), la Banque extérieure d’Algérie (BEA) et la Banque de l’agriculture et du développement (BADR), à hauteur de 20% chacune. Cette première banque algérienne à l’étranger est dotée d’un capital de 100 millions de dollars et devrait entamer son activité en septembre prochain.

Laaziz Fayed a par ailleurs affirmé au sujet du montant de l’allocation touristique, jugé souvent trop faible, que la détermination de la valeur de cette allocation est du ressort de la Banque d’Algérie en concertation avec les autorités concernées. Ceci en reconnaissant que sa valeur actuelle «est loin de couvrir les besoins du voyageur à l’étranger». «Cela nécessite b  d’étudier la possibilité de revoir ce niveau en tenant compte des équilibres financiers de l’Etat», a soutenu Laaziz Fayed.

Par ailleurs et s’agissant des bureaux de change, le ministre a estimé que la Banque d’Algérie est en passe d’élaborer les textes réglementaires pour la gestion des bureaux de change, qui seront opérationnels dès l’entrée en vigueur de la loi sur la monnaie et le crédit.

Le ministre reconnaît ainsi que l’ouverture de ces bureaux au niveau des aéroports, des ports et des zones touristiques à travers le pays «pourrait attirer des devises au regard de la révision de la marge bénéficiaire de ces bureaux».

Evoquant l’ouverture d’agences bancaires dans les wilayas nouvellement créées, M. Fayed a affirmé que «les banques qui n’ont pas, à ce jour, de filiales dans les nouvelles wilayas sont en cours de prospection d’assiettes foncières, en collaboration avec les autorités locales afin d’y installer des agences dans les plus brefs délais».

Concernant le chapitre du contenu dans la loi sur la monnaie et le crédit dédié à la monnaie numérique, le même responsable a soutenu que ce procédé permettra d’effectuer des transactions sûres et rapides, tout comme il permet de «réduire les coûts de l’intermédiation financière, de renforcer la sécurité commerciale,  encourager le paiement électronique, lutter contre le blanchiment d’argent et la corruption, et préserver la souveraineté des Etats en interdisant les devises cryptées privées».  

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