Un élève de la commune d’Oudjana, relevant de la wilaya de Jijel, a réalisé un court métrage relatant l’histoire d’un chahid tombé au champ d’honneur dans une des batailles l’opposant à la soldatesque coloniale française à Kantra- Bouank El Kalaâ, à Bouafroune.
En dépit de son jeune âge, l’élève Chihab Boukafous, âgé de 16 ans et qui n’a reçu aucune formation académique dans le domaine du cinéma, a pu, avec un groupe d’amis, faire la différence dans la réalisation du film Echahid et quelques feuilletons d’action avec des moyens simples, à savoir un téléphone portable pour filmer, un computer pour le montage et du papier cartonné pour façonner un modèle d’une arme à feu.
Sur les hauteurs de Kantra Bouank El Kalaâ à Bouafroune, dans la commune d’Oudjana, l’APS a assisté, dans les coulisses, à la réalisation du film Echahid dans lequel le jeune Chihab a campé le rôle principal alliant son talent avec le montage et la mise en scène.
Le film relate, en huit minutes, des faits similaires à ceux qui s’étaient produits durant la guerre de Libération nationale. L’on assiste ici à l’histoire d’un jeune moudjahid (le rôle joué par Chihab) qui a pris le chemin du maquis pour rejoindre ses camarades combattants à l’insu de sa mère, évitant de lui annoncer la nouvelle pour ne pas aggraver sa douleur, elle qui venait de perdre son mari (le père de Mohamed) tombé au champ d’honneur pour que vive l’Algérie libre et indépendante.
Le film relate le passage d’une discussion entre Mohamed et son frère Ali. Mohamed, l’arme à la main, a pris le chemin du maquis pour emboîter le pas à ses frères moudjahidine pour défendre l’Algérie, il dira à son frère : «Ali si on ne milite pas nous les jeunes, l’Algérie n’aura pas son indépendance. Il faut se sacrifier pour le pays et pour que la future génération ne subisse pas ce que nous, nous subissons.»
Mohamed et ses deux camarades d’arme ont résisté à une patrouille de l’armée française à Kantara El Kalaâ Bouafroune dans un long accrochage durant lequel plusieurs soldats ont trouvé la mort, avant que Mohamed et ses camarades ne tombent à leur tour au champ d’honneur, se sacrifiant pour le pays.
Avec un tournage, une image et un montage professionnels, le jeune Chihab a pu, au travers l’introduction de certaines techniques cinématographiques comme la musique révolutionnaire, des sons de bombardements et le choix d’un site spécial pour le tournage....
«L’objectif de la réalisation du film Echahid est de rappeler aux nouvelles générations les sacrifices consentis par les ancêtres pour la libération du pays et l’importance également de préserver cet acquis», a souligné Chihab, ajoutant que dès sa tendre enfance il a été fasciné par le théâtre, la réalisation (mise en scène) et le montage d’un film.
L’idée de la réalisation de courts métrages lui taraudait l’esprit, mais c’est qu’en 2020 que son rêve a pu être concrétisé à travers la réalisation de courts feuilletons comme La guerre est un leurre, a indiqué Chihab Boukafous, espérant pouvoir produire dans les jours à venir un grand film révolutionnaire qui relate longuement les sacrifices consentis par les moudjahidine et chouhada.
S’agissant des moyens utilisés dans la réalisation de son film, l’artiste en herbe a indiqué que «sa mère a cousu des tenues militaires, alors que lui a procédé, via les réseaux sociaux, à télécharger des plans détaillés sur la fabrication avec du papier cartonné des armes de guerre et des tenues de protection en plus d’un téléphone mobile utilisé pour filmer et un computer pour le montage et la mise en scène».
Pour sa part, le père de Chihab, Taher Boukafous, rencontré par l’APS sur le site du tournage, a indiqué soutenir l’équipe après avoir constaté que ces jeunes faisaient montre d’une grande passion pour la concrétisation de leurs idées, c’est pour cela, qu’il les a accompagnés en tentant de les orienter et les accompagner dans leur travail.
L’équipe du court métrage Echahid est composée de 13 éléments, tous des élèves âgés entre 13 et 16 ans férus de cinéma.