Festival international de l’Inchad à Constantine : Une clôture en beauté

07/04/2024 mis à jour: 06:45
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La troupe syrienne El Maraâchli ( Photo : El Watan)

Le public du Festival culturel international de l’inchad à Constantine ne pouvait pas apprécier mieux que cette belle soirée de clôture, ayant terminé en beauté la 10e édition de cette manifestation dans la nuit du vendredi 5 avril, coïncidant avec la célébration de la nuit du destin (Leilat El Qadr) sur la belle scène du théâtre régional Mohamed-Tahar Fergani. Une manifestation qui demeure la principale activité culturelle notoire pour animer les soirées du Ramadhan à Constantine, et qui a désormais son public passionné, connaisseur, appréciant la belle musique et la bonne parole, et qu’elle a réussi à fidéliser durant les dix éditions.

 Comme si les organisateurs ont bien choisi le menu qui convient en programmant en soirée la troupe syrienne de Cheikh Redouane El Maraâchli et le chanteur indonésien Mokhlid Ben Souniman Natassi, qui se produit pour la première fois à Constantine. Très connue depuis de longues années, la troupe El Maraâchli du chant religieux, installée en Egypte, a confirmé sa notoriété grâce à un programme mené de main de maître par Mohamed Yacine El Maraâchli, un vrai maestro à la voix forte et mélodieuse. La troupe a présenté un menu de haute facture variant entre des chants dédiés au Ramadhan, des poèmes d’amour pour le prophète Mohamed (QSSL) ainsi qu’un hommage à la Palestine en soutien à la population qui résiste à Ghaza. 

«La troupe El Maraâchli est très ancienne et bien connue et nous avons voulu la laisser en clôture pour donner un cachet spécial à cette soirée, qui montre que le festival a atteint un niveau appréciable ; une soirée qui a été un prélude pour une nouvelle édition l’année prochaine ; nous avons voulu présenter à travers ce festival plusieurs écoles et genres de chants religieux, comme nous avons montré qu’on peut faire du chant religieux sans instruments», a rappelé le commissaire du festival, Abdelali Louahouah. 


La participation du chanteur indonésien Mokhlid Ben Souniman Natassi, lequel maîtrise parfaitement la langue arabe, a donné une dimension particulière à cette édition, surtout que le concerné s’est produit sur scène pour la première avec comme chorale des membres de la troupe El Maraâchli dans une parfaite symbiose, ce qui montre la portée universelle du chant religieux. 

La 10e édition de cette manifestation, qui a gagné en maturité et en expérience, a révélé au public des troupes ayant marqué fortement leur participation, à l’exemple d’El Goubba de Tunisie, Tarab Iran et le Palestinien Hatem Khairi. Tout cela n’enlèvera pas le grand mérite, la qualité et la diversité apportés cette année par les troupes et chanteurs nationaux, qui ont su rivaliser par la richesse de leurs répertoires et leur parfaite maîtrise des modes et des genres du chant religieux, à l’instar des chanteurs Nadjib Ayache, Adel Atallah, Nacer Mirouh, Abdeldjalil Akhrouf, Kamel Rezoug, Abdelhamid Benserradj, Yacine Hamdoune, Anouar, les troupes Raoudhat El Habib, El Aqsa et Edhia. 


Des gestes de reconnaissance 


Il faut reconnaître que le commissaire du festival et son staff ont déployé d’énormes efforts pour la réussite de cette édition sur les plans de l’organisation et de la médiatisation. «En plus des spectacles, nous avons programmé des conférences sur le chant religieux, mais aussi des ateliers de grande qualité au profit des chanteurs et des artistes intéressés. Les animateurs de ces ateliers ont apporté un plus à cette édition, ce qui nous encourage à multiplier ces initiatives en dépit des difficultés rencontrées», a affirmé Abdelali Louahouah.

 Les organisateurs n’ont pas raté cette occasion pour remercier ceux qui y ont apporté leurs contributions, comme le grand maître syrien Djamel Essaqa, plus connu pour avoir travaillé avec les grands chanteurs Sabah Fakhri, Wadie Essafi et Meyada El Hennawy. «J’ai perdu contact avec Djamel Essaqa depuis longtemps, et c’est grâce à une chanteuse saoudienne que j’ai pu avoir son numéro de téléphone et j’ai appris qu’il s’est installé à Londres. C’était un grand plaisir de l’avoir parmi nous, car il a beaucoup de choses à donner», a-t-il affirmé. 

Sous le coup de l’émotion, Djamel Essaqa n’a pas retenu ses larmes en remerciant les organisateurs de lui avoir permis d’être présent en Algérie, exprimant toute sa gratitude. L’autre invité de cette manifestation n’était autre que l’animateur de l’atelier de l’interprétation et des maqamat  Abderrahmene Gamat, un homme qui a beaucoup donné au chant religieux en encadrant de nombreuses troupes à l’échelle nationale mais qui demeure encore méconnu. Un hommage lui a été rendu pour ses nombreux services. 

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