Faut-il craindre l’Omicron ?

23/01/2022 mis à jour: 01:57
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C’est un niveau de contamination massif dans le monde, jamais atteint jusqu’ici causé par le variant Omicron / Photo : D. R.

Le variant Omicron a aujourd’hui un petit frère, baptisé «BA.2», détecté au Danemark. Ce sous-variant est scruté de près par les scientifiques, mais il n’existe pas encore de données précises sur la gravité des cas de Covid-19 engendrés.

Dans le monde entier, c’est un niveau de contamination massif, jamais atteint jusqu’ici causé par le variant Omicron. Bien que le nouveau variant soit moins virulent que les précédents, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti qu’Omicron ne devrait pas être considéré comme une maladie bénigne.

«Bien qu’Omicron semble être moins grave que Delta, en particulier chez les personnes vaccinées, cela ne signifie pas qu’il doit être classé comme bénin», a averti, début janvier, le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui souligne que comme les variants précédents, Omicron «provoque des hospitalisations et tue des gens».Selon l’épidémiologiste Maria Van Kerkhove, responsable technique de l’OMS pour la Covid-19, la dangerosité de l’Omicron tient en trois points : d’abord, ce variant du virus a développé des mutations qui lui permettent d’adhérer plus facilement aux cellules humaines.

Ensuite, il a été constaté ce que les scientifiques appellent «l’évasion de l’immunité», c’est-à-dire que les gens peuvent être réinfectés même s’ils ont déjà eu la maladie. Enfin, Omicron se réplique dans les voies respiratoires supérieures, ce qui facilite la propagation du virus, contrairement au Delta et à d’autres variants qui se répliquent principalement dans les voies respiratoires inférieures, c’est-à-dire les poumons.

La situation est d’autant plus compliquée que le variant Omicron a aujourd’hui un petit frère, baptisé «BA.2», détecté au Danemark. Ce sous-variant est scruté de près par les scientifiques, mais il n’existe pas encore de données précises sur la gravité des cas de Covid-19 engendrés. Il serait né d’une mutation d’Omicron (dit BA.1) issu lui-même d’une mutation de Delta.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui avait classé Omicron comme «variant préoccupant», ne fait à ce stade pas de distinction avec sa sous-lignée BA.2. Certaines données attirent l’attention : BA.2, un autre de ces lignages, serait ainsi devenu majoritaire en Inde ou au Danemark, où le nombre de cas quotidiens est reparti à la hausse depuis quelques jours.

Prudents, les scientifiques ne semblent pas pour autant alarmistes. Pour Antoine Flahault, épidémiologiste cité par l’AFP, il est encore trop tôt pour s’inquiéter, mais la «vigilance» est de mise. «Pour le moment, on a l’impression qu’il est d’une sévérité comparable à Omicron, mais de nombreuses questions sont encore sur la table», ajoute le directeur de l’Institut de santé globale de l’université de Genève.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti que la moitié de la population européenne pourrait être infectée par le variant Omicron au cours des six à huit prochaines semaines. Et mercredi, l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) a signalé qu’en raison d’Omicron, les infections à la Covid-19 en Amérique ont presque doublé au cours de la semaine dernière.

La pandémie va-t-elle pouvoir être traitée à terme comme une simple grippe ? L’Espagne veut répondre à cette question en «travaillant avec la communauté scientifique» pour, le moment venu, «passer d’une gestion de pandémie à une gestion d’une maladie dont nous espérons qu’elle soit rendue endémique par la science».

Mais la pandémie «est loin d’être terminée», a mis en garde le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en rappelant que «de nouveaux variants» sont «susceptibles d’émerger». 

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