Face à un marché tendu et inquiet : L’alliance OPEP+ confirme sa cohésion

04/04/2024 mis à jour: 02:05
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Photo : D. R.

Au niveau du marché pétrolier, les investisseurs affichent des inquiétudes quant aux risques géopolitiques et leurs retombées, notamment après les attaques ukrainiennes contre la Russie et l’escalade de la guerre au Moyen-Orient avec l’implication de l’Iran, après l’attaque israélienne contre son consulat en Syrie et la promesse de Téhéran de riposter.

A l’issue de sa réunion hier, le Comité ministériel conjoint de suivi des pays membres de l’alliance OPEP+ (JMMC) a, comme prévu, maintenu inchangée, selon des sources, sa politique de réduction de production de pétrole pour les mois à venir. La réunion des ministres de l’OPEP+ s’est déroulée dans un contexte économique et géopolitique mondial favorable à la hausse des prix du pétrole.

Le baril de brut s’est négocié à son plus haut niveau jamais atteint depuis fin octobre 2023 en frôlant la barre des 90 dollars. Le resserrement de l’offre de pétrole sur le marché, les attaques de drones contre les raffineries russes et l’escalade de la guerre au Moyen-Orient  sont autant de facteurs poussant les prix vers leur plus haut niveau depuis des mois.

L’alliance OPEP+ a, pour rappel, décidé le mois dernier  de prolonger les réductions volontaires de la production de 2,2 millions de barils par jour jusqu’à la fin du mois de juin prochain afin de soutenir le marché.

Evaluant le volume de production des pays membres pour les mois de janvier et février, la réunion du JMMC, et tout en notant «la haute conformité de tous les pays participants», a invité les pays ayant des volumes de surproduction en suspens pour les mois de janvier, février et mars 2024 à soumettre leurs plans de compensation détaillés au secrétariat de l’OPEP d’ici le 30 avril.

La Russie avait déjà annoncé vendredi dernier, par la voix du vice-Premier ministre Alexander Novak, sa décision de se concentrer sur la réduction de la production de pétrole plutôt que sur celle des exportations au cours du deuxième trimestre, afin de «partager équitablement les réductions de production avec les autres pays membres de l’OPEP+». Une annonce saluée par ses pairs de l’alliance des pays producteurs de l’OPEP+.

Dans son communiqué rendu public à l’issue de sa réunion, le JMMC a également salué «l’engagement de la République d’Irak et de la République du Kazakhstan de parvenir à une conformité totale et de compenser la surproduction». En mars dernier, l’Irak avait promis de réduire ses exportations afin de compenser le pompage supérieur à son quota décidé.

Un engagement qui mènerait à une réduction de 130 000 barils par jour des expéditions à partir de février. «Le Comité continuera de surveiller la conformité des ajustements de production décidés lors de la 35e ONOMM tenue le 4 juin 2023, et des ajustements volontaires supplémentaires de production annoncés par certains pays participants de l’OPEP et non OPEP en avril 2023, ainsi que des ajustements ultérieurs en novembre 2023 et février 2024», souligne le JMMC dans son communiqué sanctionnant sa 53e réunion.

Le Comité assure suivre de près l’évolution des conditions du marché et de prendre des mesures à tout moment en s’appuyant sur la forte cohésion entre l’OPEP et les pays producteurs de pétrole non membres de l’OPEP.

Lorsque les réductions volontaires expireront à la fin du mois de juin, les réductions totales de l’OPEP+ devraient chuter à 3,66 millions de bpj, comme entendu lors des étapes précédentes depuis 2022.

Au niveau du marché pétrolier, les investisseurs affichent des inquiétudes quant aux risques géopolitiques et leurs retombées, notamment après les attaques ukrainiennes contre la Russie et l’escalade de la guerre au Moyen-Orient avec l’implication de l’Iran après l’attaque israélienne contre son consulat en Syrie et la promesse de Téhéran de riposter. L’Iran est, pour rappel, le troisième producteur de l’OPEP.

L’annonce de l’agence américaine d’information sur l’énergie sur les niveaux des stocks pétroliers américains  ne manquera pas d’ajouter un autre catalyseur pour les prix. Les données de l’American Peteroleum Institute ont déjà annoncé la couleur en notant que les stocks de brut ont diminué de 2,3 millions de barils la semaine dernière, rapportent des traders.

La compagnie mexicaine d’énergie Remex a de son côté demandé à son unité d’annuler 436 000 barils par jour d’exportations de brut pour le mois en cours. Par ailleurs, un tremblement de terre a contraint la compagnie taïwanaise Formosa Petrochemical  à interrompre momentanément les activités de sa raffinerie de Mailiao. 
 

 

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