L’administration de wilaya a chargé, hier, une commission composée, des services de l’environnement et de l’hydraulique de se déplacer vers le site de l’extraction du tout-venant sur le lit de l’oued Agrioun, dans la commune de Derguina, pour une mission d’inspection, après plusieurs interpellations par la population, le mouvement associatif et les élus de la région.
Le lit et les berges de ce cours d’eau subissent depuis plusieurs mois l’exploitation effrénée du tout-venant, selon les riverains. Il y a près d’un mois, le maire de Derguina a introduit une mise en demeure à l’encontre de l’entreprise qui exploite les agrégats de l’oued.
Ce dernier, a estimé alors, que les «conditions d’extraction ne respectent pas l’environnement et menace les infrastructures hydrauliques traversant ce cours d’eau, notamment, la canalisation qui alimente la ville de Béjaïa en eau potable à partir de la source Aïnser Azegza».
En plus des nuisances sur la circulation routière et la chaussée que provoquent les va-et-vient des camions de cette entreprise qui achemine le tout-venant vers les chantiers de la pénitente autoroutière.
La démarche du maire intervient également en appoint à une plainte des habitants du lieu-dit Taghzouyt, relevant de la même localité.
Ces derniers, propriétaires des terrains riverains de l’oued, ont dénoncé en octobre dernier «L’exploitation illicite et effrénée» du tout-venant sur le lit de l’oued.
Dans une lettre adressée aux autorités locales, les habitants ont demandé l’annulation de la prétendue autorisation délivrée à une entreprise privée à l’effet d’extraction du tout-venant, ainsi que la remise en état du cours d’eau et des berges qui sont profondément fragilisés.
D’autant plus, ajoutent-ils, «cette autorisation est une violation des articles 14 et 15 de la loi 05-08 interdisant respectivement l’extraction de matériaux alluvionnaires par tout moyen et à tout acte de nature à porter préjudice à la stabilité des berges, ainsi que le décret exécutif 07-144, relatif aux installations classées».
Pour eux, cette activité constitue également «un danger évident pour la stabilité des berges et la sauvegarde des constructions et biens immobiliers des familles, car livrés aux dangers des inondations».