Jusqu’au 27 mars se tient au Palais de la culture Moufdi-Zakaria à Alger, une exposition de design italien intitulée «The New Poetic Activism - Le design italien à la recherche des objets inévitables».
Organisée en collaboration avec le ministère de la Culture et des Arts et l’Institut culturel italien d’Alger, l’exposition est créée par l’ADI Design Museum de Milan, sous la direction du designer italien Mario Trimarchi. Lors du vernissage de cette manifestation artistique, Son Excellence l’ambassadeur d’Italie en Algérie, Alberto Cutillo, a rappelé les bonnes relations bilatérales qui existent entre l’Algérie et l’Italie.
Cet événement ne fait que consolider davantage les attaches culturelles. «Cette exposition, dit-il, est la résultante d’un voyage dans le design entrepris l’année dernière avec les visites de plusieurs personnalités politiques de la 9e édition de la Journée du design italien. Cette exposition a pour objectif de faire réfléchir aux moyens d’améliorer la vie et le bien-être dans la maison où l’on vit, et de raconter tout ce qui caractérise le made in Italy».
Pour Son Excellence Alberto Cutillo, les 17 designers explorent de nouvelles politiques expressives et proposent des objets qui ne symbolisent pas le sur-consumérisme, mais des instruments de calme et de sérénité dans la vie quotidienne. Dans son intervention, le designer et architecte Mario Trimarchi a indiqué que «la base de l’exposition était de voir dans la forme des objets et d’essayer de discerner s’il y avait de la poésie.
Les œuvres exposées sont des choses à part entière et non de simples produits». «Certains de ces objets sont faciles à discerner, d’autres poussent à la réflexion», a t-il conclu. De son côté, le directeur du musée Art and Design de Milan est a estimé que le design revêt une importante capitale. «Quand nous voyons une exposition de design contemporains, nous nous attendons à voir des vélos, des voitures, mais aujourd’hui, vous ne verrez rien de cela.
On retrouve des idées, de la pensée et de la recherche, ce qui est nécessaire pour résoudre les problèmes de notre vie quotidienne et constitue la vocation même du design», explique-t-il. Ainsi l’exposition en à l’honneur compte la participation de 17 designers italiens. Parmi ces derniers citons, entre autres, Lorenzo Damiani, Francisco Binfaré, Francesco Faccin, Marta Laudani, Giovanni Levanti, Michele De Lucchi, Madeleine Casadei, Frederica Biasi ou encore Raffaella Mangiarotti.
Dans son œuvre Arté, la designer Frederica Biasi tente de démontrer dans sa réflexion artistique comment les Nomades transportaient un tapis pour retrouver la maison partout où ils allaient. Elle explique à ce propos qu’elle cherche tout simplement cet objet inévitable au centre d’un espace que nous pourrions peut-être appeler maison : un objet à partir duquel le vide peut se dilater, et faire place à la plénitude de la pensée.
Pour sa part, Maddalena Casadei livre une œuvre ayant pour titre Blanchetto. Elle propose une série d’objets dont elle estime qu’ils ne sont pas seulement des témoins silencieux de notre vie quotidienne, mais deviennent de véritables compagnons de voyage. «Ce sont, argue-t-elle, des interfacts qui accumulent des expériences en traversant des chemins et des frontières au fil du temps. Beaucoup d’entre eux deviennent une partie intégrante de notre histoire.
Ainsi, j’ai décidé de créer un centre de table qui se concentre sur ces objets, comme s’ils étaient le centre de table d’un somptueux banquet.» Le designer Francesco Binfaré a opté pour la représentation d’une grande table intitulée Africa Farfalla vola. Il y voit tous les chefs d’Etat africains autour, discutant, trouvant des solutions. Il révèle : «Un jour, il a pris la forme de l’Afrique, découpée dans une image en papier et je l’ai pliée en deux. J’ai obtenu l’image d’un être volant très audacieux, une sorte de gigantesque papillon nocturne. La table plissée ressemble à un papier. J’aime cela. J’imagine qu’un nouveau monde peut naître d’un papillon.»