Les recettes des exportations algériennes d’hydrocarbures ont nettement progressé, atteignant 60 milliards de dollars en 2022, contre 35,4 milliards de dollars en 2021, selon les données provisoires inscrites au bilan annuel rendu public par Sonatrach.
Le groupe Sonatrach a en outre consacré 5,5 milliards de dollars à l’investissement. Toufik Hakkar, PDG de Sonatrach, avait indiqué récemment que «plus de 7 milliards de dollars avaient été investis dans nombre de projets devant contribuer à la production de 20 millions de tonnes équivalent pétrole (tep)/an, en sus de 5 milliards de dollars investis dans des projets entrés en vigueur depuis 2020, contribuant à la production de 10 millions de tep/an».
La progression des résultats du groupe en 2022 a concerné également la production d’hydrocarbures primaires qui a atteint 189,6 millions de tonnes équivalents pétrole en 2022 contre 185,2 en 2021, soit une progressions de 2%.
Sonatrach indique qu’il a pu consolider sa position sur le marché international du pétrole et du gaz grâce à 15 découvertes enregistrées en 2022, dont trois en partenariat. Toufik Hakkar avait récemment précisé à ce propos que «35 nouvelles découvertes d’hydrocarbures avaient été enregistrées durant la période allant de 2020 à 2022, dont 34 découvertes en effort propre, d’un volume global de 307 millions de tonnes équivalent pétrole».
Parmi les découvertes, précise le groupe Sonatrach, figurent «une découverte de gaz à condensat dans le périmètre In Amenas, dans le bassin d’Illizi, une découverte, en partenariat avec ENI, dans le bloc d’exploration Seif Fatima, situé au niveau de Berkine, et une découverte dans la zone de recherche de Taghit, dans le bassin de Béchar, confirmant l’existence d’un potentiel important de gaz dans cette zone».
Sonatrach a également enregistré une importante découverte de gaz à condensat au niveau du périmètre d’exploitation du champ de Hassi R’mel, dans laquelle d’importants volumes d’hydrocarbures ont été identifiés, estimés entre 100 et 340 milliards mètres cubes de gaz à condensat. «Ces volumes constituent l’une des plus grandes réévaluations des réserves des 20 dernières années», tient à souligner Sonatrach dans son bilan 2022
En matière d’exploration-production, le groupe Sonatrach indique qu’il a réalisé une «découverte avec de grands volumes de pétrole identifiés dans le puits foré à Hassi Ilatou, dans le périmètre de Sbaa, dans la wilaya d’Adrar, le volume est estimé à 150 millions de barils». Il signale aussi que le «test de production du puits d’exploration Ouled Sidi Cheikh, situé dans la wilaya d’El Bayadh, a débité du pétrole brut et du gaz associé avec 925 barils/jour de pétrole et 456 6 m3/jour de gaz».
Sonatrach a en outre complété avec succès le puits de délinéation dans le périmètre de Touggourt Est 1, situé au nord de Hassi Messaoud, qui a permis une réévaluation de ces volumes à 961 millions de barils, avec un apport ramené par le puits estimé à 415 millions de barils. «Avec cette découverte, Sonatrach confirme l’important potentiel pétrolier de la région de Touggourt et entend accélérer le développement de ce pôle pour augmenter la production nationale», souligne le groupe énergétique national dans son bilan annuel préliminaire 2022.
Trois contrats signés en vertu de la nouvelle loi sur les hydrocarbures
La groupe Sonatrach indique qu’il a signé trois contrats sous la loi 19-13 de 2019 sur les hydrocarbures. Il s’agit de la signature de trois contrats de partage de production, le premier avec ENI, le deuxième avec Sinopec et le dernier avec le consortium Occidental Petroleum Corporation, ENI et TotalEnergies.
A travers ces trois contrats, Sonatrach et ses partenaires prévoient de mobiliser environ six milliards de dollars pour développer les champs concernés, en améliorant l’extraction du pétrole brut, du condensat, du gaz de pétrole liquéfié et du gaz naturel tout en prolongeant la période d’exploitation des champs en question.
Sonatrach a aussi mené des discussions avec d’autres compagnies intéressées par de nouveaux projets d’exploration et de développement, indique le groupe. «La conclusion de ces contrats témoigne de l’attractivité de la nouvelle loi 19-13 sur les hydrocarbures d’une part, et des efforts consentis par l’Algérie pour améliorer le climat des affaires et permettre aux investisseurs, notamment étrangers, d’évoluer dans un environnement concurrentiel, d’autre part», précise la compagnie nationale dans son bilan 2022.
Sonatrach a en outre renforcé son réseau de transport par canalisation doté d’une longueur de 21 190 km, et constitué de 22 systèmes de transport par canalisation (STC) articulés autour de 43 canalisations, dont 23 gazoducs. Parmi les réalisations figurent le rajout d’un turbocompresseur à la station de compression de Ouargla afin de sécuriser la capacité de transport au Sud-Est Alrar-Hassi R’mel, et de disposer d’une flexibilité d’exploitation sur cet axe.
Il s’agit aussi de «l’inspection par racleurs instrumentés de plus de 2000 km de canalisations de différents diamètres et de la mise en service du centre de supervision des pipelines de l’activité transport par canalisation au niveau de Sidi Arcine, qui permet de fournir une vue d’ensemble du réseau de transport des hydrocarbures et de visualiser en temps réel les paramètres d’exploitation, les données techniques des installations et la situation des parcs de stockage», explique Sonatrach.
Potentialités d’exportation de gaz renforcées
«Sonatrach se positionne comme l’une des plus importantes sources d’approvisionnement en gaz au monde et premier exportateur de GNL en Afrique, et ce, grâce à ses capacités d’exportation, tant via les gazoducs qu’à travers les navires méthaniers pour le GNL», indique le groupe, qui cite plusieurs réalisations, dont le démantèlement de l’ancien cryogénique principal (MCHE) du train 100 et son remplacement par un nouveau, le lancement des projets de réhabilitation et de modernisation d’équipements au sein des sites de production et des complexes GNL, et la poursuite de la réalisation du projet d’un bac de stockage, ainsi que l’avancement appréciable, de plus de 85%, des travaux d’extension et réalisation d’une nouvelle jetée de chargement au niveau du port de Skikda.
Ces projets permettront, indique Sonatrach, «d’améliorer la flexibilité d’exportation et d’accueillir des navires de grandes capacités permettant de desservir des régions lointaine».
En matière de raffinage, Sonatrach, qui dispose de cinq raffineries de pétrole brut, d’une capacité de traitement de 25 millions tonnes par an, et d’une raffinerie de condensat d’une capacité de traitement de 5 millions tonnes par an, souligne plusieurs réalisations.
Il s’agit de l’optimisation du schéma de raffinage permettant de satisfaire la totalité des besoins du marché national en carburant sans recourir à l’importation, la finalisation du FEED et lancement du processus du choix du constructeur pour le projet d’hydrocraquage du fuel à Skikda.
Un projet visant à valoriser le fuel-oil disponible au niveau de la raffinerie pour en produire du gasoil, ainsi que le lancement du projet de réalisation d’une nouvelle unité de reforming de naphta à la raffinerie d’Arzew, d’une capacité de production de 1,2 million de tonnes d’essence. «52% des produits issus des raffineries sont destinés, précise Sonatrach, à couvrir les besoins du marché national, notamment en GPL, essence, gasoil et lubrifiants.
Le reste de la production des raffineries est destiné à l’export comme le naphta, le fuel-oil et les aromatiques.»