Le président Abdelmadjid Tebboune a clairement indiqué que seules les entreprises activant dans des secteurs où les besoins du marché local sont entièrement satisfaits seront autorisées à exporter. Il y a donc lieu, selon le chef de l’Etat, d’élaborer un listing des entités économiques et des filières couvrant les besoins nationaux avant d’accorder les autorisations d’exporter vers l’Afrique.
L’inauguration, jeudi dernier, de la 31e édition de la Foire de la production algérienne (FPA) a donné l’occasion au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de revenir sur les priorités économiques du pays.
La relance de l’industrie nationale, l’appui aux investissements productifs, la satisfaction des besoins nationaux et la régulation du commerce extérieur ont globalement constitué le lot des questions que le chef de l’Etat a abordées devant les exposants lors de sa tournée à travers différents stands de cette Foire.
La principale orientation à retenir à l’issue de cette visite est la priorisation des besoins nationaux par rapport aux exportions. Abordant ce dossier, le président Tebboune a insisté sur la nécessité de veiller en premier lieu à la satisfaction du marché national avant d’aller à la conquête des marchés extérieurs.
Et cela de manière à ne pas créer un déséquilibre entre l’offre et la demande au niveau local. «Il ne faut pas exporter au détriment des besoins nationaux.» C’est ainsi qu’il s’est adressé au représentant d’une entreprise activant dans le secteur des lubrifiants.
Abdelmadjid Tebboune a clairement indiqué que seules les entreprises activant dans des secteurs où les besoins du marché local sont entièrement satisfaits seront autorisées à exporter. Il y a donc lieu, selon lui, d’élaborer un listing des entités économiques et des filières couvrant les besoins nationaux avant d’accorder les autorisations d’exporter vers l’Afrique.
Evoquant dans ce cadre la possibilité de recourir au troc pour échanger certaines marchandises, comme les huiles et le bétail, il dira : «Nous devons aller vite. En 2024, nous procéderons à l’élaboration d’une liste de marchandises à échanger dans le cadre du troc avec le Niger, la Mauritanie et le Mali.» Et d’ajouter : «Il ne faut pas se tromper. Le produit dont on a besoin et dont l’origine est la devise, son exportation se fera au compte-gouttes. Mais, faudrait-il constituer une base de données faible sur ce dossier.
En effet, il s’agit surtout d’assurer la disponibilité de l’information statistique, outil de prise de décision.» «Il faut faire le travail tout de suite» et «avoir des chiffres exacts» sur les produits fabriqués à base d’intrants importés que l’Algérie peut exporter, a-t-il exhorté le ministre du Commerce et de la Promotion des investissements. Et ce ne sera qu’une fois cette opération ficelée que la liste des produits à expédier vers les pays africains frontaliers (Mali, le Niger et la Mauritanie) sera déterminée.
L’impératif d’avoir des chiffres et des statistiques exacts est encore une fois souligné. Une manière pour le chef de l’Etat d’appeler à en finir avec les données approximatives qui sont loin de correspondre à la réalité du terrain et qui entravent la mise en œuvre des décisions.
Et c’est le cas, notamment, pour ce qui est des entreprises en quête d’aides de l’Etat et de facilitations. A ce sujet, le président Tebboune a réitéré l’engagement des pouvoirs publics à appuyer l’investissement. «L’Etat soutient et accompagne les investisseurs à tous les niveaux, aussi bien pour le financement que pour le foncier, ou encore afin d’aplanir les difficultés pour de meilleures performances et davantage d’opportunités d’emploi», a-t-il indiqué, avant de souligner que «l’Algérie est désormais un chantier ouvert».
L’entrée en exploitation de plusieurs projets stratégiques, les usines de production d’automobile et l’élargissement du parc des industries de l’électroménager expliquent, selon le chef de l’Etat, cette dynamique qui «ouvrira la porte aux start-up et aux sociétés de sous-traitance, en vue de contribuer à l’augmentation du niveau d’intégration dans l’industrie nationale».
La Foire de la production algérienne donne justement l’occasion aux opérateurs économiques d’échanger sur la question. Cette édition regroupe, à titre indicatif, plusieurs secteurs d’activité, dont l’industrie agroalimentaire, chimique et pétrochimique, les industries manufacturières, l’industrie électronique, l’électroménager, les industries mécaniques, la sidérurgie, la métallurgie, le bâtiment et les matériaux de construction, le secteur des services, les industries militaires, les start-up et l’artisanat.
En marge de la FPA, plusieurs rencontres sont prévues avec des débats axés sur les priorités de l’heure, à savoir : «la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf)», «L’organisation des projets : défis et opportunités» ainsi que «Les nouveaux mécanismes de soutien aux entreprises productrices à l’exportation».