États-Unis : La drogue tranq désignée menace pour la nation

13/04/2023 mis à jour: 22:55
AFP
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Les Etats-Unis ont annoncé hier désigner comme «menace émergente» la xylazine, surnommée «tranq», afin notamment de pouvoir débloquer des fonds pour lutter contre cette drogue faisant déjà des ravages dans le pays.

«C’est la première fois dans l’histoire de notre nation qu’une substance est désignée comme menace émergente», a déclaré lors d’une conférence de presse Dr Rahul Gupta, directeur du bureau chargé de la lutte contre les drogues à la Maison-Blanche. La xylazine, autorisée comme sédatif et analgésique vétérinaire depuis 1972 par l’Agence américaine des médicaments (FDA), n’est pas approuvée en dehors d’un usage sur les animaux.

Chez l’humain, sa consommation peut ralentir la respiration et le rythme cardiaque à des niveaux dangereux, et provoquer des infections qui peuvent mener jusqu’à des amputations de membres. Entre 2020 et 2021, la détection de xylazine par l’agence anti-drogue américaine (DEA) a augmenté de quasiment 200% dans le sud du pays, et plus de 100% dans l’Ouest.

La désignation en tant que menace émergente doit permettre d’utiliser des fonds demandés par le président Joe Biden au Congrès américain dans son budget 2024, a expliqué M. Gupta. «Nous avons besoin du soutien du Congrès», a-t-il plaidé, afin de ne pas avoir à rediriger de l’argent dédié à d’autres causes.

«Il ne s’agit pas d’un problème concernant les Etats» démocrates ou républicains, «c’est le problème de l’Amérique», a-t-il martelé. Le gouvernement est tenu, dans les trois mois suivant la désignation, de présenter au Congrès un plan d’action, qui s’attaquera à plusieurs domaines.

Parmi eux : davantage de tests pour détecter la drogue et d’analyses pour mieux comprendre d’où elle vient -- notamment si elle est détournée aux Etats-Unis ou depuis la Chine --, afin de mieux lutter contre sa présence croissante sur le marché illégal.

La recherche médicale constitue une autre priorité. «Nous allons rassembler des experts nationaux dans le domaine pour guider les pratiques, et identifier les approches les plus prometteuses pour une stabilisation clinique, la gestion du sevrage, et les protocoles de traitement», a détaillé Rahul Gupta. De plus, «nous avons besoin d’un antidote», qui n’existe pas à ce jour, a-t-il ajouté.

La naloxone, antidote qui permet de réanimer une personne en train de faire une overdose liée à un opioïde (par exemple du fentanyl), n’est pas efficace contre la xylazine.

Fentanyl et xylazine, tous deux de synthèse, sont souvent retrouvés ensemble dans un même produit, selon la DEA. En février, les autorités sanitaires américaines avaient lancé une «alerte à l’import» afin de mieux contrôler les livraisons de xylazine, pour s’assurer qu’elles soient effectivement destinées à un usage vétérinaire.  

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