Epreuves du Baccalauréat : Belabed ne veut plus d’erreurs dans les sujets

14/05/2022 mis à jour: 07:37
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Les épreuves du baccalauréat font l’objet d’un intérêt particulier de la communauté éducative ( photo- : B. souhil)

Les épreuves du baccalauréat font l’objet d’un intérêt particulier de la communauté éducative, mobilisée pour réussir ce rendez-vous de toutes les attentes. Malheureusement, chaque année, cet examen sanctionnant un long cursus scolaire soulève la polémique en raison des erreurs qui se glissent dans les énoncés des sujets. Avant qu’ils arrivent sur la table d’examen, les sujets du baccalauréat ont déjà parcouru un long chemin et sont passés par de nombreuses mains. 

Qui élabore les sujets ? Comment sont-ils conçus ? Comment sont-ils choisis ? Pour cette année, le coup d’envoi officiel du processus de conception, d’élaboration et d’impression des sujets des épreuves du baccalauréat (session juin 2022) a été donné en fin de semaine dernière par le ministère de l’Education nationale. 

Le travail a débuté au niveau de l’Office national des examens et concours (ONEC) de Kouba (Alger) avec la mise en quarantaine du staff en charge de cette mission pour une durée de 38 jours (plus de 12 heures par jour), y compris les vendredis. Dans ses directives, le ministre Abdelhalim Belabeb a mis en avant l’importance de cette opération, qui exige «de faire preuve de sens de responsabilité, de discipline et de concentration dans l’application du règlement intérieur et du protocole sanitaire», soulignant que la mission d’élaboration et d’impression des sujets des épreuves du baccalauréat «est assignée à des enseignants compétents et intègres ayant le sens de la responsabilité».

Le ministre a appelé ces derniers à «faire preuve de rigueur et de professionnalisme dans le choix des sujets des épreuves conformément au programme enseigné aux élèves en présentiel au cours de l’année scolaire». Selon nos sources, le staff désigné pour cette opération est composé de plus de 120 membres, dont plus de 30 inspecteurs de l’éducation nationale dans différentes matières, pour veiller à la lecteur finale et minutieuse des sujets, ainsi que deux enseignants du ministère de la Solidarité nationale chargés de leur impression en braille pour les personnes aux besoins spécifiques. 

Pour la conception des sujets, Yacine Ouelmouhoub, inspecteur de l’éducation nationale, confie à El Watan que cette opération se fait au cours de l’année scolaire, c’est-à-dire entre décembre et mars, par plusieurs commissions pour chaque discipline, composées d’inspecteurs et d’enseignants qui se réunissent durant trois séminaires à un mois d’intervalle (4 jours pour chaque séminaire), qui sont organisés par l’ONEC. 

Ces commissions sont chargées d’élaborer des sujets d’examens officiels et les remettre, sous scellés, en version finalisée à l’office du bac. 35 jours avant le début des épreuves, des commissions de lecture finale des sujets pour chaque discipline, composées d’inspecteurs, sont retenues à l’OREC de Kouba et Batna pendant 38 jours, jusqu’au dernier jour des épreuves, coupés du monde, sans téléphone ni internet ni sortie à l’extérieur et sans aucun contact avec leurs familles. Ces commissions font un tirage au sort pour choisir deux sujets parmi tous les ceux élaborés durant l’année par les commissions de conception des sujets.

«Pas d’enquête concernant les erreurs» 

Chaque sujet est relu et révisé minutieusement avant d’être validé et envoyé à l’impression. Les inspecteurs sont proposés par l’Inspection générale de l’éducation nationale, et chaque inspecteur propose deux enseignants pour élaborer les sujets. C’est d’ailleurs dans ce cadre que le ministre de l’Education a donné des instructions pour le choix des enseignants sélectionnés suivant le facteur expérience, en sus d’une qualification en la matière. Par la suite et au moment venu, les sujets sont envoyés dans des sacs scellés aux différents centres d’examen, avec l’escorte des services de sécurité, et la mise en quarantaine est levée pour le staff dans l’après-midi du dernier jour du bac, une heure après l’entame de la dernière épreuve. 

Mais alors comment expliquer que des erreurs se glissent dans les énoncés des sujets ? A cette interrogation, notre source explique que peut-être – ce n’est pas une certitude – cela est dû à la rétention «inhumaine» et «l’état physique» de certains membres coupés du monde pendant 40 jours. «Je dis bien peut-être, car aucune étude ni enquête sérieuse n’est menée par la tutelle. 

Le ministère de l’Education continue chaque année sa fuite en avant, essayant d’étouffer et minimiser ces erreurs. Aucune confrontation n’est organisée avec les concepteurs pour cerner les raisons de ces lacunes. Finalement personne n’assume ses responsabilités», note notre interlocuteur, précisant tout de même que ces erreurs sont minimes et en nette baisse d’année en année, mais n’empêche qu’il «est inacceptable qu’il y ait ne serait-ce une faute de frappe» dans les sujets proposés aux candidats.

Les DE appelés à suivre «personnellement» les travaux de fin d’année

Le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, a appelé, jeudi, les directeurs de l’éducation (DE) à l’impératif de suivre personnellement et attentivement les travaux de fin d’année et veiller à la préparation de la prochaine rentrée scolaire 2022/2023. 

Présidant un séminaire national, tenu par visioconférence, avec les DE et des cadres de l’administration centrale, M. Belabed a relevé «l’impératif d’effectuer un suivi personnel et attentif sur le terrain des travaux de fin d’année, et de veiller à la préparation de la prochaine rentrée scolaire 2022/2023, en concrétisation des points inscrits au plan d’action du gouvernement dans le domaine de l’éducation nationale, tiré du programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune», a précise un communiqué de la tutelle. 

S’agissant des examens nationaux, le ministre a mis en avant «la nécessité de faire preuve de vigilance et de prendre toutes les mesures qui permettraient de réussir cette étape importante dans le parcours scolaire des élèves», jugeant «primordial de visiter les centres de déroulement, particulièrement dans les wilayas nouvellement créées». 

Concernant la promotion de l’éducation physique et sportive en milieu scolaire, notamment le cycle primaire, le ministre a instruit les DE à l’impératif de «présenter un état des lieux précis dans les délais impartis concernant les structures de l’éducation physique et sportive dans les établissements scolaires, et ce, afin d’accorder davantage d’intérêt à cette matière». 

Concernant la branche du baccalauréat artistique, créée récemment, le ministre, qui s’est félicité de la «bonne préparation et de l’état d’avancement de l’opération», a instruit les DE à l’effet d’achever l’opération de recensement des personnes souhaitant s’orienter vers cette branche avant jeudi soir au maximum, et ce, en vue de la finalisation des autres opérations liées à cette branche, a conclu la même source. 

Quant à l’opération de distribution et de vente des manuels scolaires, le ministre a relevé l’introduction d’une allocation de vente des manuels scolaires, dont les détails seront annoncés ultérieurement, soulignant l’impératif d’un suivi «minutieux et direct» du processus de distribution et de vente de ce manuel à même de permettre «à nos élèves d’en bénéficier avant la prochaine rentrée scolaire». R. S.

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