Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a mis en avant, samedi soir à Alger, l’importance d’augmenter la production nationale des produits agricoles, notamment les céréales, en vue de réaliser la sécurité alimentaire.
Lors de son entrevue périodique avec des représentants de la presse nationale, le président Tebboune a indiqué que «la solution radicale face à l’envolée des cours des produits alimentaires et à leur pénurie sur les marchés internationaux est de renforcer la production nationale». Le Président a rappelé, dans ce cadre, les incitations décidées par l’Etat au profit des producteurs, y compris le financement des projets à hauteur de 90%.
Cette démarche découle de l’importance accordée par l’Etat à l’augmentation des niveaux de production locale qui constitue «la base de la sécurité alimentaire du pays», a soutenu le président de la République. A ce propos, il a cité la filière des céréales qui ne couvre qu’environ la moitié des besoins du pays, estimés à près de 9 millions de tonnes.
Compte tenu de la croissance démographique, estimée à 850 000 personnes par an, il est nécessaire, selon M. Tebboune, d’augmenter la production nationale en vue de répondre à la demande intérieure croissante et de réduire progressivement la part des importations jusqu’à leur arrêt définitif, «une chose très possible de l’avis des spécialistes», a fait remarquer le président Tebboune.
Pour réaliser cet objectif, le président de la République a insisté sur l’importance d’augmenter le rendement des terres agricoles dédiées à la céréaliculture pour passer d’une moyenne de 20 quintaux/hectare actuellement à 40 quintaux/hectare, relevant que la moyenne dans certains grands pays producteurs de céréales pour ne citer que les Etats-Unis s’élevait à 120 quintaux/hectare.
Cela nécessite l’utilisation des techniques agricoles adéquates en matière d’irrigation ainsi que l’intensification de la production des semences, a expliqué le chef de l’Etat. Evoquant les efforts consentis par l’Etat pour faire face à la flambée des cours des produits alimentaires sur les marchés internationaux, le président de la République a rappelé la décision d’accorder l’exclusivité d’importation de ces produits aux instances publiques et d’exclure les importateurs privés, l’objectif étant d’assurer ces produits au citoyen à des prix raisonnables.
M. Tebboune a fait état également d’autres mesures prises visant l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen, en tête desquelles l’augmentation du point indiciaire des salariés de la Fonction publique et des pensions de retraite, la réduction des impôts sur les salaires, l’instauration de l’allocation chômage, «première du genre en Afrique et le monde arabe», outre la couverture sociale au profit des bénéficiaires de cette allocation.
En parallèle, les services de la Gendarmerie et de la Sûreté nationales et les autres instances concernées s’emploient à la lutte contre la spéculation illicite, notamment après sa criminalisation et la condamnation de ses auteurs à des peines allant jusqu’à 30 ans d’emprisonnement.
Concernant l’interdiction de l’exportation des produits alimentaires, le président Tebboune a affirmé que cette décision «n’est pas désavantageuse pour les opérateurs économiques, mais vient pour protéger la subsistance quotidienne du citoyen», notamment dans le contexte du phénomène de la contrebande qui épuise «le tiers des importations du pays en produits alimentaires».
A une question sur l’avancement des travaux de réalisation des stades confiés dernièrement au ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, à l’instar des stades de Baraki et de Tizi Ouzou, le chef de l’Etat a affirmé que les problèmes qui entravaient ces projets ont été réglés grâce à cette décision, ajoutant que ces structures seront livrées dans les nouveaux délais impartis.
Concernant les préparatifs en cours des Jeux méditerranéens, M. Tebboune a indiqué que le Comité international est «satisfait» de leur avancement et s’attend à ce que l’édition de l’Algérie soit parmi les plus réussies. Il a relevé que des parties étrangères avaient tenté de faire retirer l’organisation de cette édition à Algérie «par vengeance et par haine contre le pays».