La réhabilitation du barrage vert, dans sa nouvelle version, entame sa deuxième étape. Elle s’étalera de 2023 à 2030 avec un budget de 75 milliards de dinars pour la réalisation des opérations de reboisement et de lutte contre la désertification, selon la Direction générale des forêts (DGF).
Durant ces sept années, il est question, selon le programme tracé, de reboiser une superficie de 17 000 hectares. La nouvelle version du barrage vert accorde un intérêt particulier à la préservation de l’eau et du sol en vue de garantir la conservation de 30 100 m3 de ressource. Il était d’ailleurs question de la réalisation de 64 unités de collecte d’eau, durant sa première étape, depuis 2020, selon Saliha Fartas, directrice de la lutte contre la désertification et du barrage vert.
Dans le cadre de cette nouvelle approche, tous les intervenants seront associés, y compris la société civile, la femme rurale, les jeunes, les investisseurs privés, les agriculteurs et les éleveurs, outre les secteurs de l’Environnement et des Energies renouvelables et des Start-up en vue de la réussite de ce programme à tous les niveaux. Une manière d’éviter les erreurs du passé et de faire un rempart durable contre le désert. Une version environnementale, économique respectant l’écosystème.
Dans le détail, la première étape de cette seconde phase devrait se terminer d’ici 2026, avec un budget de 10 milliards de dinars. 183 communes réparties sur 13 wilayas sont concernées. Saliha Fartas explique, dans une déclaration à l’APS, que cette nouvelle étape permettra la création de 10 000 postes d’emploi et l’élimination de 2000 tonnes de carbone.
Cette opération sera prise en charge par le Groupe public de génie rurale (GGR) et le Bureau national d’études pour le développement rural (Bneder), et ce, dans le cadre de marchés de gré à gré, selon la même responsable. Selon les projets de marché, examinés le 1er février dernier, le GGR prendra en charge la plantation de 18 millions d’arbres sur une superficie 17 003,16 hectares et 1012,5 km.
Ces opérations concernent le reboisement de 7440,5 hectares de zones forestières, 2640 hectares de pâturage, 444,16 hectares de figuiers de barbarie et 4331,5 hectares d’arbres fruitiers en plus de la réalisation de 1012,5 km de brise-vent. S’ajoutent à ces actions, les travaux de réalisation d’une bande verte sur une superficie de 929,5 hectares et des projets de stabilisation des dunes sur une superficie de 1129,5 hectares.
Cette ceinture verte vise, depuis sa conception initiale dans les années 1960, à stopper l'avancée du désert vers le Nord en créant une véritable barrière de verdure de 1500 km. Avec une conception monoculture (pins d’Alep), elle a sans surprise subi des dommages.
La particularité des différentes régions n’était pas respectée, d’où les efforts d’aujourd’hui pour une «réhabilitation réussie», insiste Mme Fartas. Le reboisement concerne toute plantation confondue : fruitière, pastorale, forestière avec la diversification des espèces.
Des espèces résistantes à la sécheresse, économique et à croissance rapide. Des actions destinées à la population pour améliorer leurs conditions de vie, comme le désenclavement et l’ouverture des pistes, sont au menu.
Aussi, la mobilisation de la ressource en eau, qui servira pour le cheptel, et la lutte contre les incendies de forêt, affirme Saliha Fartas.
Depuis la relance du barrage vert en 2020 à ce jour, les travaux programmés ont atteint un taux de réalisation de 75%, selon elle, avec une superficie reboisée de 19 626. Le bilan fait état aussi de près de 44 894 m3 d’eau ont été préservés et 413 km de pistes rurales ouvertes.