Entretien téléphonique entre les présidents Tebboune et Macron : La visite d’Etat «attendue» en France évoquée

02/01/2024 mis à jour: 07:19
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Le président Tebboune a échangé avec son homologue français Emmanuel Macron les vœux à l’occasion de l’avènement du Nouvel An - Photo : D. R.

Entre Alger et Paris, l’année 2024 pourrait bien être celle d’un retour à la normale des relations si les «conditions idoines» sont, bien sûr, réunies.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a évoqué dimanche avec son homologue français, Emmanuel Macron, sa visite «attendue» en France.

Cette visite d’Etat du président Tebboune en France, décalée à deux reprises en 2023, a été abordée lors d’un échange de vœux avec le président français, à l’occasion du Nouvel An 2024, a indiqué un communiqué de la présidence de la République.

«Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a échangé, ce jour (dimanche, ndlr), dans un entretien téléphonique, les vœux avec son homologue Emmanuel Macron, président de la République française, à l’occasion de l’avènement du Nouvel An», lit-on dans le communiqué.

L’entretien a été l’occasion d’évoquer «la visite attendue du président Tebboune en France, ainsi que les relations bilatérales», a ajouté le communiqué. Entre Alger et Paris, l’année 2024 pourrait ainsi bien être celle d’un retour à la normale des relations entre les deux capitales, si les «conditions idoines» sont, bien sûr, réunies.

Dans un entretien accordé, le mercredi 27 décembre, à Atheer, la plateforme de la chaîne qatarie Al Jazeera, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, est, rappelons-le, revenu sur cette visite programmée en mai 2023, puis repoussée à juin de la même année.

Ce déplacement en France du chef de l’Etat fait «toujours l’objet de préparatifs», a-t-il affirmé, précisant qu’il dépend toutefois du règlement de cinq dossiers en suspens. Il s’agit de la question mémorielle, de la mobilité, de la coopération économique, des essais nucléaires français dans le Sahara algérien et de la restitution de l’épée ainsi que le burnous de l’Emir Abdelkader.

La France a, pour mémoire, effectué dix-sept essais nucléaires en Algérie entre 1960 et 1966 sur le site de Reggane, puis à In Ekker.

Des documents déclassifiés en 2013 ont évoqué des effets radioactifs importants qui se sont étendus de l’Afrique de l’Ouest jusqu’au sud de l’Europe. L’Algérie estime plus que nécessaire de «reconnaître les dommages qu’elle a subis suite à ces essais», ainsi que des dédommagements.

«Les échanges ne se sont pas interrompus» 

«En toute sincérité, les conditions de cette visite ne sont pas idoines», a estimé M. Attaf en réponse à une question posée par l’animatrice de l’émission.

Alors même que «le Président devait se rendre au Château d’Amboise où était emprisonné l’Emir Abdelkader (...), les autorités françaises ont refusé (de restituer l’épée et le burnous de l’Emir) arguant la nécessité d’une loi», a-t-il fait savoir.

Le ministre des Affaires étrangères a déclaré que les échanges de visites entre les officiels des deux pays ne se sont pas interrompus pour autant, et ce, dans le but de préparer le programme de la visite d’Etat.

Il a, à ce titre, rappelé, lors de l’interview, la visite du ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le 5 novembre dernier, à Alger, où il a été reçu en audience par le président de la République.

A rappeler que Darmanin s’était déjà rendu à Alger en décembre 2022. Il y a eu, cette visite, effectuée à Alger (avril 2023) par la secrétaire générale du ministère français des Affaires étrangères, Anne-Marie Descôtes.

Le numéro 2 du Quai d’Orsay avait été dépêché à Alger pour faire le point sur les préparatifs de la visite d’Etat que devait effectuer le président Tebboune en mai de la même année, avant qu’elle ne soit ajournée.

Anne-Marie Descôtes était, alors, assistée par deux conseillers d’Emmanuel Macron, à savoir Patrick Durel et Victoire Vandeville.

Côté algérien, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Lounès Magramane, s’était déplacé  en septembre dernier à Paris où il avait coprésidé les travaux de la 10e  session des consultations politiques algéro-françaises, mais également évalué les préparatifs pour la visite d’Etat en France.

Début août 2023, le président Tebboune avait déclaré que sa visite d’Etat en France était «toujours maintenue», mais dépendait «du programme» de l’Elysée, précisant qu’une «visite d’Etat a des conditions» et «n’est pas une visite touristique».

Il faut souligner que les tensions entre les deux capitales ont connu leur apogée au premier mois de l’année écoulée, en raison  de l’affaire de l’activiste Amira Bouraoui, avant de commencer à s’apaiser progressivement quelques semaines après.

En mars 2023, dans une interview accordée à la chaîne Al Jazeera, le président Tebboune avait qualifié les relations algéro-françaises de «fluctuantes», tout en liant ces tensions au passé colonial douloureux entre les deux pays.

 

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