Les prix du pétrole fluctuent énormément ces derniers jours, soumis aux effets contradictoires des taux d’intérêt élevés - qui ont déclenché une vente massive la semaine dernière - et de la prime de guerre au Moyen-Orient. Les hausses de taux d’intérêt visant à maîtriser l’inflation peuvent ralentir la croissance économique et réduire la demande de pétrole, tandis que les baisses de taux visant à stimuler les dépenses pourraient accroître la consommation de pétrole.
Cette semaine, la Banque mondiale a estimé dans un rapport que les risques de propagation de la guerre au Moyen-Orient pourraient faire monter les prix du pétrole brut à 150 dollars le baril. Dans ses dernières perspectives des marchés des matières premières, la Banque mondiale a examiné trois scénarios d’événements au Moyen-Orient impliquant une perturbation des approvisionnements en pétrole. Dans le scénario d’une «grande perturbation» que la Banque mondiale a comparé à l’embargo pétrolier arabe sur l’Occident en 1973, elle prévoit que les prix du pétrole pourraient osciller entre 140 et 157 dollars le baril. Il s’agit cependant du scénario le plus extrême de la BM.
Son scénario de base pour les prix du pétrole table sur une baisse des prix du baril au cours de l’année prochaine en raison d’un ralentissement de l’économie mondiale. La moyenne pour 2024 – en l’absence de rupture d’approvisionnement au Moyen-Orient – serait de 81 dollars le baril selon la BM. Hier, les prix du pétrole ont légèrement augmenté à l’approche des réunions -clés des banques centrales mondiales cette semaine, tandis que le marché surveillait de près les derniers développements dans le conflit au Moyen-Orient. Les contrats à terme sur le brut Brent de janvier ont augmenté à plus de 86 dollars le baril en cours de cotation, après avoir chuté de plus de 1% mardi.
Les contrats à terme sur le Brent de décembre ont baissé de 4 cents à 87,41 dollars le baril à l’expiration du contrat mardi. Les contrats à terme sur le brut West Texas Intermediate américain se sont hissé au dessus de 82 dollars le baril après avoir perdu environ 1,6% lors de la séance précédente. A plus long terme, les analystes de Goldman Sachs prévoient que les prix du Brent atteindraient 100 dollars le baril d’ici juin prochain. Même si le marché se resserre actuellement à un rythme modéré, il «pourrait devenir très tendu dans un avenir plus lointain», même si l’évolution de la productivité et de la demande de pétrole sera également cruciale, ajoutent les analystes dans une note répercutée par Reuters.