Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, annonce la création de 5310 postes budgétaires au profit des titulaires des diplômes de doctorat et de magistère. Une révision de l’arsenal juridique est prévue afin de «trouver les solutions idoines» au recrutement de ces diplômés.
L’Etat fait un geste en direction des titulaires des diplômes de doctorat et de magistère. Le ministère de l’Enseignement supérieur a décidé de lever le gel des recrutements en vigueur depuis près de dix ans. Un quota de 5310 postes budgétaires est d’ores et déjà affecté au recrutement des enseignants universitaires au titre de l’année en cours, a annoncé, jeudi, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari.
S’exprimant lors d’une plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions orales, M. Baddari a précisé que ministère avait affecté «5310 postes budgétaires au recrutement des porteurs des diplômes de doctorat et de magistère, dont 2555 postes pour les maîtres-assistants classe ''B'', 601 aux chercheurs au niveau des centres de recherche et 556 aux boursiers de retour au pays». Le ministre, cité par l’APS, reconnaît que son secteur «n’a plus obtenu un nombre aussi important de postes budgétaires depuis dix ans».
L’objectif derrière cette opération est d’«améliorer la qualité de l’enseignement et de la formation supérieurs». M. Baddari annonce également une révision de l’arsenal juridique afin de «trouver les solutions idoines» au recrutement des porteurs de diplômes de doctorat, de mastère et de magistère. A cet égard, le décret exécutif relatif aux activités extérieures sera amendé en vue d’introduire la formule de recrutement des porteurs de diplômes de doctorat et de magistère à travers des «contrats renouvelables», en plus de l’amendement du décret exécutif n° 144-21 pour introduire leur recrutement dans le cadre de «contrats de recherche».
Les chiffres annoncés par le ministre Baddari restent en deçà des attentes de cette catégorie. La Coordination nationale des titulaires de magistère et de doctorat a en effet exigé l’intégration pure et simple de 18 000 enseignants et le recrutement direct de 11 384 titulaires de doctorat et de magistère sans emploi. Argument massue mis en avant : le décret exécutif 98-254 relatif à la formation doctorale, à la post-graduation spécialisée et à l’habilitation universitaire et le décret exécutif 08-130 portant statut particulier de l’enseignant-chercheur obligent les établissements du supérieur à recruter obligatoirement les diplômes en post-graduation.
Recevant en février dernier des représentants des enseignants, le ministre Baddari a estimé que le «recrutement direct n’est pas du ressort de son département». Il a néanmoins déclaré qu’il cherche «à trouver des solutions en fonction de ses capacités et veille à l’accompagnement des diplômés de son secteur». M. Baddari a, visiblement, réussi à convaincre son collègue des Finances de faire un effort pour affecter un quota de postes budgétaires au profit de son secteur.
Numérisation des Œuvres universitaires
Le ministre a annoncé la numérisation du dossier de l’hébergement et de la restauration universitaires durant la prochaine année universitaire, a annoncé ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, qui s’exprimait lors d’une plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions orales. La démarche s’inscrit, précise-t-il, dans le cadre du programme de numérisation du secteur visant à concrétiser la gouvernance en matière de gestion.
Réitérant l’«importance extrême» accordée par ses services aux étudiants dans les wilayas du Sud, il a annoncé «la levée de gel sur des projets de création de cités universitaires dans les wilayas du Sud pour améliorer le niveau de la vie universitaire». Le ministre de l’Enseignement supérieur a indiqué que son secteur assurait la gestion de 404 cités universitaires hébergeant un demi-million d’étudiants, et 580 restaurants offrant près d’un million de repas par jour, insistant sur le travail de son secteur en vue d’améliorer la qualité de ces repas et les différents aspects de la vie universitaire. R. N.