Energies marines renouvelables : Cap sur l’éolien offshore pour atteindre la neutralité carbone

06/06/2022 mis à jour: 04:57
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Considérant les prolongements des retombées au plan social et économique de la crise de la Covid-19 et la folie inédite qui s’est emparée des cours énergétiques, davantage exacerbée par la guerre russo-ukrainienne, la transition vers un monde de moins en moins dépendant de l’énergie fossile est devenue une priorité, voire une urgence mondiale absolue. Et l’éolien offshore est une des solutions pour y parvenir. 

C’est justement de ce grand enjeu, car désormais il n’est plus seulement question de lutter contre le changement climatique mais aussi d’assurer la sécurité énergétique, que devraient débattre pas moins de 3000 dirigeants et experts des énergies renouvelables marines (ERM), issus des quatre coins du monde. Le contexte : la 8e édition des Assises nationales des énergies marines renouvelables, intitulées «Energies marines renouvelables : accélérons maintenant !» devant se tenir mardi 14 juin 2022 au Havre (France). 

Sont attendus à ce grand rendez-vous, organisé à l’initiative du Syndicat des énergies renouvelables (SER), en ouverture du forum international Seanergy, dédié chaque année aux énergies de la mer, des représentants de nombre de pays leaders et de pays disposant de capacités incontestables pour le développement de la filière verte, comme l’Algérie, que d’aucuns considèrent comme étant le futur eldorado africain des énergies renouvelables. 

D’autant que dans le pays, troisième producteur de pétrole d’Afrique et dans le top 10 mondial des producteurs de gaz naturel, le renouvelable ne compte que pour 3% du mix énergétique, 97% de l’électricité étant issus d’énergies fossiles, surtout le gaz. 

Lors de cet événement qui rassemblera l’ensemble des acteurs internationaux de la filière des énergies marines renouvelables et de l’éolien en mer, seront ainsi abordés les enjeux prioritaires liés à leur développement, à savoir les aspects industriels, les retombées économiques, et plus largement les stratégies nationales de déploiement suivant de hauts standards en matière de responsabilité sociale et environnementale de ces énergies marines renouvelables dans les prochaines années, est-il précisé dans l’invitation transmise, ce week-end, à notre rédaction par le SER. 

«Dans un contexte de retour de la guerre en Europe, de crise énergétique et d’inflation, jamais l’Europe et la France n’ont eu autant besoin d’investir dans leur futur, notamment dans l’énergie.

L’enjeu majeur est de construire un système énergétique plus durable, plus souverain et plus équitable. L’Europe et la France n’ont jamais eu autant besoin de produire de l’électricité renouvelable pour réussir leur transition énergétique au plus vite», s’inquiète d’emblée l’expert Pierre Peysson. 

«Jamais l’Europe et la France n’ont eu autant besoin de compter sur la filière de l’éolien en mer et sur l’expérience de ses leaders européens pour produire en masse cette électricité, pour alimenter les réseaux électriques ou pour produire en quantité de l’hydrogène vert et décarboner ainsi l’ensemble des secteurs énergétiques», poursuit M. Peysson, qui est également directeur du développement éolien en mer (RWE). 

«Les annonces d’accélération des volumes d’éolien en mer installés dans les prochaines décennies se succèdent rapidement. En France, nous avons réussi à convaincre que cette énergie était une composante incontournable de notre mix. 

Cette croissance annoncée des volumes doit encore être assortie d’une planification fine de long terme et d’une accélération des procédures», abonde son confrère Frederic Grizaud, directeur de Offshore Energy Business Unit et l’un des animateurs du forum international Seanergy. 

A cet événement, la participation de l’Afrique, notamment l’Algérie, qui semble aujourd’hui plus que jamais déterminée à concrétiser avec succès sa transition énergétique propre, pourrait être l’occasion offerte d’échanger avec les industriels leaders de la filière de l’éolien offshore, technologie qui fournit actuellement à peine 0,3% de l’électricité mondiale, en vue de sceller d’éventuels partenariats. 

Surtout que dans le cadre d’un plan visant à créer 4 GW à l’horizon 2024, un appel d’offres pour un gigawatt (1 GW) de projets verts appelés à générer des investissements d’environ 800 millions de dollars serait en cours de préparation au niveau gouvernemental. 

Notons, par ailleurs, que l’Europe, pionnière du secteur (le premier parc éolien a été inauguré au Danemark en 1991, et l’Allemagne et la Grande-Bretagne sont aujourd’hui premiers producteurs au monde), devrait rester le moteur de cet essor, estime dans son dernier rapport (octobre 2019) l’Agence internationale de l’énergie (AIE). 

Les parcs déjà existants y offrent aujourd’hui une capacité de près de 20 gigawatts, volume devant passer à 130 GW d’ici 2040. 

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