L’année 2024 verra-t-elle l’entrée sur le marché algérien du leader pétrolier américain ExxonMobil ? C’est en tout cas ce que suggère la rencontre qui a eu lieu le 9 janvier 2024 entre le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, et une délégation de la compagnie américaine conduite par son vice-président, John Ardill, chargé de la recherche et de la prospection.
Plusieurs rounds de discussions ont déjà réuni les dirigeants des compagnies des deux pays, dont les prémices ont eu lieu lors du rachat par Sonatrach de la raffinerie Augusta, en Italie, et qui appartenait au géant américain. Depuis cette date, les deux parties ont multiplié les discussions dans l’objectif d’attirer un investissement conséquent de la major américaine en Algérie.
Dans le communiqué sanctionnant la rencontre de mardi, le ministère de l’Energie souligne que l’audience a concerné «l’examen des opportunités de partenariat et d’investissement et les consultations en cours entre Sonatrach et ExxonMobil, en matière de développement des hydrocarbures, notamment en amont».
Selon la même source, la signature d’un accord dans les prochains jours est envisageable. «Les deux parties se sont félicitées du niveau des relations et des consultations bilatérales visant à parvenir à la signature d’un accord dans les jours à venir», précise le communiqué.
Dans son propos, rapporte la même source, le ministre Arkab a mis en avant «les opportunités importantes d’investissement et de partenariat offertes par le secteur de l’énergie en Algérie, à l’instar de la prospection, du développement et de l’exploration des hydrocarbures dans le cadre de la nouvelle loi régissant le secteur, qui offre de nombreuses facilitations et avantages aux investisseurs».
Tout en assurant la détermination de l’Etat à accompagner, appuyer et apporter toutes les facilités aux partenaires étrangers, le ministre a, par ailleurs, souligné l’intérêt du pays pour la «relance d’importants investissements visant à accroître la production, la transformation et la commercialisation du pétrole et du gaz naturel, dans l’objectif de satisfaire les besoins nationaux et renforcer les capacités d’exportation, dans le souci de réaffirmer les engagements de l’Algérie envers ses partenaires étrangers».
Le responsable d’ExxonMobil a, pour sa part, exprimé le «grand intérêt de la compagnie américaine pour la définition d’importants projets palpables en Algérie, notamment dans le contexte de l’existence d’un climat d’investissement adéquat et de la confiance qui empreint ses relations avec Sonatrach».
En novembre dernier, et en marge de la 11e édition du Napec (Northafrican Petroleum Exhibition and Conferences), le président du comité directeur d’Alnaft, Mourad Beldjehem, avait assuré que l’Algérie a soumis à de grandes majors pétrolières des projets de partenariat, notamment aux américaines ExxonMobil et Chevron. «Les discussions sont très avancées», affirmait le même responsable, en espérant conclure un accord au moins avant la fin du premier trimestre 2024.
Durant le même événement, le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, avait eu des discussions avec un autre responsable d’ExxonMobil, en l’occurrence le vice-président Jonathan Wilson, qui avait qualifié la rencontre de «discussions productives». Participant à une conférence lors du Salon du Napec, Jonathan Wilson a souligné le potentiel schisteux de l’Algérie jugé important.
Le représentant du spécialiste mondial de l’extraction du pétrole et gaz de schiste avait évoqué une technique d’extraction moins polluante avec l’utilisation à 90% d’eaux recyclées dans la fracturation horizontale.
Tout en notant que l’Algérie, avec sa longue expérience dans le domaine de l’exploitation des hydrocarbures, son réseau de gazoducs et avec la loi sur les hydrocarbures, présente beaucoup d’atouts pour l’investissement, le vice-président d’ExxonMobil avait indiqué aussi qu’ «après les Etats-Unis, l’Algérie recèle un potentiel important de schiste… les techniques de forages horizontaux peuvent être appliquées en Algérie».
Ceci en suggérant l’intérêt de la compagnie pour l’investissement dans ce domaine, notamment avec l’utilisation des énergies renouvelables, la limitation du torchage de gaz et l’électrification avec des énergies à bas carbone.