La croissance de la demande mondiale de gaz devrait s’accélérer cette année en raison des températures hivernales plus froides et de la baisse des prix, les économies émergentes étant en tête de l’augmentation de la consommation, selon le rapport trimestriel sur le marché du gaz de l’ Agence internationale de l’énergie (AIE).
L’Agence avertit cependant que les risques géopolitiques et les préoccupations du côté de l’offre constituent le principal facteur de risque pour les marchés mondiaux du gaz en 2024, ce qui pourrait déclencher une nouvelle volatilité des prix.
«En 2024, la demande mondiale de gaz devrait croître de 2,5%, soit 100 milliards de mètres cubes» (bcm), souligne l’AIE, qui table sur des températures hivernales plus froides attendues en 2024, par rapport aux températures inhabituellement douces enregistrées en 2023, ce qui entraînera probablement une demande croissante de chauffage des locaux dans les secteurs résidentiels et commerciaux.
«Le marché mondial du gaz entre dans une nouvelle période alors que le monde émerge progressivement d’une crise énergétique, qui a eu de profondes répercussions à la fois sur l’offre et sur la demande», souligne Keisuke Sadamori, directeur des marchés énergétiques et de la sécurité de l’AIE. «Nous prévoyons une croissance solide de la demande mondiale de gaz cette année, les prix étant descendus à des niveaux relativement gérables.
Mais la rapidité avec laquelle cette nouvelle demande pourra être satisfaite sera cruciale, d’autant plus que les approvisionnements sont serrés et que de nouvelles capacités substantielles de GNL ne seront mises en service qu’après 2024.»
Alors que l’offre devrait à nouveau être tendue en 2024, «une augmentation limitée de la production mondiale de GNL devrait freiner la croissance de la demande, notamment pour l’Europe et les marchés matures d’Asie. Les approvisionnements en GNL devraient augmenter de 3,5% cette année – bien en dessous du taux de croissance de 8% observé entre 2016 et 2020 – car les retards dans les nouvelles usines de liquéfaction et les problèmes liés à la disponibilité du gaz d’alimentation dans les projets existants pourraient retarder la croissance de l’offre jusqu’en 2025.
La demande et le resserrement de l’offre pourraient contribuer de manière significative aux fluctuations des prix tout au long de l’année», selon les pronostics inclus dans le rapport.
L’AIE rappelle en outre que «les prix du gaz naturel ont fortement chuté après les niveaux records enregistrés en 2022, ce qui soutient également la reprise de la demande de gaz.
Même si les prix restent bien supérieurs aux moyennes historiques, la demande dans les secteurs industriels sensibles aux prix connaîtra un retour à la croissance», selon le rapport. «Du côté de l’offre, la disponibilité du gaz est restée relativement limitée en 2023, l’augmentation de la production mondiale de GNL n’ayant pas répondu aux attentes.
La croissance de la production n’a donc pas suffi à compenser la baisse continue des livraisons de gaz russe vers l’Europe. La croissance de l’offre a également été très concentrée géographiquement, les Etats-Unis étant devenus le premier exportateur mondial de GNL, représentant 80% de l’offre supplémentaire de GNL en 2023», rappelle l’AIE.