Endettement interne : Faïd rassure

17/01/2024 mis à jour: 18:27
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Photo : D. R.

Le ministre des Finances, Laaziz Faid, a expliqué, hier, au forum d’El Moudjahid, comment le gouvernement s’est employé ces dernières années à «soigner les blessures». «Le volume des dépenses a doublé entre 2021 et 2024 pour prendre en charge les effets de 2015», a-t-il déclaré, avant de préciser : «Les salaires ont augmenté de plus de 47% entre 2022 et 2024».

Le ministre des Finances, Laaziz Faid, s’est longuement attardé, hier, au forum d’El Moudjahid, sur les raisons de l’augmentation remarquée et remarquable des dépenses budgétaires ces dernières années. Dans la loi de finances 2024,  le déficit budgétaire représente 16,2% du PIB.

Le gouvernement, faut-il le souligner, a déjà eu à s’exprimer sur la question, en arborant son argument central de la défense du pouvoir d’achat à l’APN. Le ministre a ainsi rappelé à cette occasion que l’amélioration du pouvoir d’achat était le vecteur directeur de cette LF-2024 qui a consacré l’équivalent de pas moins de 34,5% du PIB du pays à la masse salariale des fonctionnaires qui sont un peu plus de 2 millions.

Faisant la rétrospective des contre-performances économiques depuis l’année 2015 où, selon lui, le pays a «dû élaborer une loi de finances complémentaire pour diminuer les projets de 30 à 50%», il a expliqué comment le gouvernement s’est employé ces dernières années à «soigner les blessures».

«Le volume des dépenses a doublé entre 2021 et 2024 pour prendre en charge les effets de 2015», a-t-il déclaré, avant de préciser : «Les salaires ont augmenté de plus de 47% entre 2022 et 2024». Dans le même ordre d’idées, il reconnaîtra pourtant que la dette interne a augmenté.

Les charges de la dette, a-t-il ajouté, ont atteint 477,98 milliards de dinars. «Avec cette politique de soutien en Algérie, c’est le budget de l’Etat qui amortit le choc qui nous vient de l’extérieur», dira-t-il. «Est-ce donc à dire que les finances publiques se portent bien ?» A cette question du forum, le ministre répond : «Le dernier rapport de la Banque mondiale affirme que tous les voyants sont au vert.

La dette est de 15 500 milliards de dinars et est constituée presque totalement de la dette interne. La dette externe étant quasi insignifiante. Le ratio dette/PIB, quand il atteint un taux de 60%, on dit que la dette est soutenable. Aujourd’hui, le taux d’endettement du pays est de 47% du PIB. C’est-à-dire qu’on a encore une marge de manœuvre pour aller vers le déficit public.»

Voilà qui est dit. Il faut souligner que le cadrage macroéconomique a pris comme prix de référence fiscal de 60 dollars le baril du brut entre 2024 et 2026 ; et un prix de référence du marché de 70 dollars le baril. «En 2023, il était de 82 dollars le baril. Aujourd’hui, il est de 77 dollars le baril», a-t-il indiqué. Et ensuite de faire remarquer : «Le prix de référence est raisonnable. Il est calculé sur la moyenne des cinq dernières années.»

Un PIB de 33 000 milliards de dinars

Le montant du produit intérieur brut (PIB) est actuellement de 33 000 milliards de dinars. C’est le résultat, a-t-il expliqué, du «rebasage», un autre calcul du PIB qui, au lieu de l’année 1989, prend comme référence l’année 2021. Il s’agit là, a-t-il précisé, de recalculer le PIB en «intégrant un certain nombre de produits qui n’existaient pas en 1989, comme le numérique».

«On est ainsi passé d’un PIB de 27 000 milliards de DA en 2023 à 33 000 milliards de dinars, soit une augmentation de 12%». L’année 2021 est celle qui est retenue pour la prochaine étape du rebasage. Autrement dit, on aura bientôt un autre montant du PIB, recalculé en se référant à 2021.

Mais c’est tout ce qu’on saura sur cette nouvelle méthode de calcul du PIB. Inutile de souligner ici que les pouvoirs publics devraient inciter à jeter plus de lumière sur cette démarche, une première peut-être en Algérie. Il s’agit, en l’occurrence, de montrer la méthode suivie par l’organisme qui a effectué le travail. L’ONS ? Une totale transparence gagnerait à être assurée sur ce registre.

A l’instar d’ailleurs de tout le travail que le ministre s’est employé à expliquer longuement, hier, au sujet de la nouvelle démarche de l’élaboration des budgets et des lois des finances. Il y a une nouvelle architecture budgétaire qui consacre la transparence, a-t-il plaidé.

«Nous avons 55 portefeuilles de programmes pour 33 ministères et 17 autres institutions», a-t-il affirmé. «La loi organique relative aux lois des finances, a-t-il ajouté, est entrée en vigueur en 2023 et permet un changement radical. On est passé de budgets-moyens aux budgets-programmes.

Cette loi organique est considérée comme la constitution financière du pays. Il s’agit d’une autre façon de gouverner les finances publiques. C’est une réforme de l’Etat en profondeur. Mais les effets de la nouvelle démarche, on les verra dans 4 ou 5 ans.»

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