Les stades sont devenus des espaces d’expressions de solidarité. Les supporters utilisent des gradins pour exprimer leur soutien aux populations de Ghaza et du Liban, victimes de bombardements intenses et d’un blocus sévère.
La violence dans la région du Moyen-Orient, en particulier le conflit entre l’entité sioniste et les territoires palestiniens de Ghaza ainsi que le Liban, provoque des répercussions bien au-delà des frontières du champ de bataille. Ce conflit a non seulement bouleversé la vie quotidienne des civils dans les zones affectées, mais a également suscité une onde de choc dans le milieu du football.
Les stades sont devenus des espaces d’expressions de solidarité. Les supporters utilisent des gradins pour exprimer leur soutien aux populations de Ghaza et du Liban, victimes de bombardements intenses et d’un blocus sévère. Cela a contribué à donner une visibilité accrue à ce conflit et susciter un élan de solidarité. Dans ce contexte et dans la nuit de jeudi à vendredi 8 novembre, des affrontements ont éclaté à Amsterdam après un match de Ligue
Europa entre l’Ajax et le Maccabi Tel-Aviv. Une dizaine de supporters du Maccabi Tel-Aviv ont été pris à partie faisant plusieurs blessés.
La police a dû intervenir à plusieurs reprises, escortant les supporters israéliens jusqu’à leurs hôtels. Le Premier ministre Benyamin Netanyahu a envoyé deux avions pour les rapatrier. Déployée massivement jeudi à l’occasion du match, la police d’Amsterdam a indiqué avoir procédé à 57 arrestations après plusieurs incidents en marge de la rencontre.
Le 6 novembre au Parc des Princes alors que le Paris Saint-Germain s’apprêtait à affronter l’Atlético Madrid en Ligue des champions, un collectif de supporters a déployé dans les tribunes une immense banderole avec l’inscription «Free Palestine». On y voit une mosquée avec son minaret, un immense drapeau palestinien ensanglanté et un homme, le visage caché par un keffier rouge mais aussi des chars. Au bas de l’immense tifo, massivement circulé sur les réseaux sociaux, ce message était écrit : «La guerre sur le terrain mais la paix dans le monde.»
Un élan de solidarité qui illustre un engagement envers une conduite éthique et un refus d’être des spectateurs passifs du génocide et contre ceux qui ont l’ambition d’imposer une seule conception du monde. Cela peut aussi être interprété comme une manière d’intensifier les actions de pression sur le gouvernement français afin d’exiger d’Israël «un cessez-le-feu immédiat et permanent». Le PSG avait réagi en assurant ne pas avoir eu connaissance du projet d’affichage de cette banderole rappelant sa ferme opposition à tout message à caractère politique dans son stade. L’UEFA estime que la banderole déployée «ne peut pas être considérée comme provocatrice ou insultante».
L’article 16.4 du règlement disciplinaire de l’instance européenne permet de sanctionner «tout message provocateur inadapté à un événement sportif», notamment «tout message provocateur de nature politique, idéologique, religieuse ou insultante». Il ne bannit donc pas toutes les proclamations politiques des enceintes de football, mais uniquement celles jugées «provocatrices» ou offensantes.
Ce n’est pas la première fois que le Virage Auteuil montre sa solidarité avec la Palestine. L’année dernière, toujours en Ligue des champions face au Milan AC, le CUP avait déployé plusieurs banderoles : «Moyen-Orient : que toutes les victimes innocentes reposent en paix. Crime de guerre à Ghaza, que fait la communauté internationale ?» ou «Paris contre toute forme de terrorisme», mais c’est la première fois qu’une bâche aussi grande était formée.
Nouvelles tribunes de solidarité
La première lecture à faire est qu’une partie de l’opinion considère les Israéliens indésirables en Europe au regard de la guerre menée à Ghaza et au Liban et qui a pris les allures d’un massacre. La violence de l’armée israélienne s’est intensifiée avec une férocité qui a bouleversé la scène internationale. Alors que les bombardements incessants et les blocus dévastateurs ont transformé ces régions en zones de désolation, les observateurs et les organisations de droits humains s’interrogent sur les intentions réelles derrière ces opérations.
En effet, de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer une campagne militaire qui prend les allures d’un génocide. A Ghaza, des milliers de civils ont déjà perdu la vie, tandis que les infrastructures essentielles, telles que les hôpitaux, les écoles, et les systèmes d’approvisionnement en eau, ont été ciblées de manière intentionnelle.
La situation s’est empirée depuis l’arrivée au pouvoir d’une droite israélienne sectaire alliée à l’extrême droite opposée à la paix. Une guerre où s’entremêlent les droits humains élémentaires, le poids de l’histoire, religieuse et profane, l’attachement à la terre, les conflits d’intérêts des puissances dans la région du globe la plus convoitée depuis une éternité.
Dans le même contexte, le match France-Israël, prévu le 14 novembre au Stade de France, s’annonce «à haut risque». Ce sera d’ailleurs «l’événement le plus important à sécuriser depuis les Jeux olympiques». Le dispositif qui sera mis en place s’annonce exceptionnel. Tous les commerces, bars et restaurants aux abords du Stade de France vont devoir fermer dès l’après-midi, avant le match.
Et le pourtour du stade sera ratissé pour limiter au maximum les risques d’incidents. Ces manifestations de solidarité dans les stades révèlent à quel point les événements géopolitiques influencent le quotidien, même dans des espaces de divertissement comme le football. En réponse aux injustices, les supporters trouvent des moyens créatifs pour exprimer leur solidarité et sensibiliser les spectateurs, rappelant que le sport n’est pas détaché des réalités mondiales.