La forte demande à prévoir sur le gaz naturel permettra de rebooster les investissements dans l’industrie du gaz et fera impérativement augmenter les prix de cette ressource.
Qui a dit que la fin du gaz était inéluctable ? Une affirmation qui est complètement balayée par une étude effectuée par Wells Fargo prévoyant une augmentation de 20% d’ici 2030 de la demande sur le gaz naturel en raison de l’utilisation croissante de l’intelligence artificielle (IA). En effet, les progrès technologiques nécessitent une plus grande utilisation de l’énergie électrique que les ressources renouvelables ne peuvent combler.
Selon cette étude, les compagnies d’électricité, qui font déjà face à une demande croissante d’énergie, s’attendent à un boom de la demande sur le gaz naturel afin de satisfaire les besoins d’énergie pour l’utilisation de l’intelligence artificielle. Les centres de données de l’IA devraient à eux seuls ajouter quelque 323 térawattheures à la demande d’électricité et ce rien qu’aux Etats-Unis d’ici 2030, indique la même source.
La consommation énergétique de l’IA représente rien de moins que sept fois la consommation électrique annuelle actuelle de la seule ville de New York (48 térawattheures). Selon des estimations de la Goldman Sachs, les centres de données représenteront 8% de la consommation électrique totale des Etats-Unis d’ici la fin de la décennie.
«L’augmentation de la demande d’électricité constitue un défi pour Amazon, Google, Microsoft et Meta. Ces entreprises technologiques se sont engagées à alimenter leurs centres de données avec des énergies renouvelables afin de réduire les émissions de carbone.
Mais l’énergie solaire et éolienne à elle seule pourrait ne pas suffire à répondre à la demande d’électricité, car elle dépend de conditions météorologiques variables», indique une note du cabinet conseil Rystad Energy. Ce dernier estime que l’augmentation des charges électriques nécessitera une source d’énergie capable de combler ces besoins croissants et les énergies renouvelables ne produisent pas suffisamment d’énergie.
Les compagnies gazières parient sur le gaz pour demeurer un choix privilégié pour la production de l’électricité. «Cette situation de besoin démontre que l’accent qui est mis sur les énergies renouvelables comme seule source d’énergie est fatalement une erreur en termes de réponse aux besoins réels du marché», déclarait Richard Kinder, président exécutif de l’opérateur pipeline Kinder Morgan, rapportent plusieurs médias.
La forte demande à prévoir sur le gaz naturel permettra de rebooster les investissements dans l’industrie du gaz et fera impérativement augmenter les prix de cette ressource. A noter que l’augmentation de l’offre sur le marché a fait chuter, durant le premier trimestre de l’année en cours, les prix du gaz de 30%.
Mais cette tendance n’est que conjoncturelle, avec les perspectives de la hausse des niveaux de la demande boostée par l’utilisation des nouvelles technologies.
Selon l’étude de Wells Fargo, d’ici la fin de la décennie, les prix du gaz pourraient augmenter de pas moins de 46% par rapport au prix moyen de 2,39 dollars en 2024. Le média CNBC fait remarquer que la transition vers les énergies renouvelables se heurterait également aux inquiétudes concernant la fiabilité du réseau électrique.