Les organisations syndicales ont exactement treize jours pour déposer les moutures finales écrites et en version numérique de leurs propositions portant modification de certains articles et mesures du statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de l'éducation nationale.
Dans une circulaire ministérielle dont El Watan détient une copie, le ministère a fixé un délai ne dépassant pas le 20 février pour que les syndicats du secteur déposent leurs remarques, observations et propositions qui concernent le statut particulier et le régime indemnitaire, publiés dans le Journal officiel du 23 janvier. Vingt-sept syndicats sont ainsi conviés à cette ultime démarche de série de pourparlers entamés depuis la promulgation de ces deux textes, qui n'ont visiblement pas fait l'unanimité.
Plusieurs détails et incompréhensions étaient relevés par plusieurs syndicats qui étaient jusque-là écoutés par le ministre et aussi reçus par la commission spéciale mise en place. Une commission chargée de poursuivre les consultations sous la supervision du chef de cabinet.
Les organisations syndicales représentent ainsi plusieurs fonctionnaires, toutes catégories et paliers confondus, y compris celles déjà reçues ayant fait part de leur remarques, à l'exemple des syndicats des inspecteurs, des enseignants, des laborantins, des conseillers d'orientation ou de directeurs des école primaires et des lycées.
Elles sont ainsi nombreuses les organisations syndicales ayant prévu de tenir leurs assemblées générales extraordinaires pour soumettre la plateforme censée être remise au ministère à leurs bases. Il s'agit notamment du Syndicat national des directeurs des écoles primaires et du Syndicat des inspecteurs.
La circulaire ministérielle datant du 5 février explique qu'à partir du 20 février, une fois les partenaires sociaux formulent et finalisent leur remarques, la commission de suivi entamera «ses travaux».
La commission spéciale restera ouverte
Un engagement est pris par le ministre Mohamed-Seghir Saâdaoui qui veillera à une application «claire, unifiée et cohérente» de ces deux textes en évitant toutes les «ambiguïtés». Pendant deux semaines, le ministre a multiplié ses rencontres pour recenser leurs remarques et observations détaillées par catégories, mais aussi pour apporter des «éclaircissements» sur certains articles et mesures. L'idée était surtout d'identifier les lacunes et les dysfonctionnements.
Pas moins de dix syndicats ont eu des discussions sur leurs préoccupations, notamment sur l'intégration dans les nouveaux grades supérieurs, la valorisation des diplômes, le classement et reclassement, l'expérience professionnelle, les augmentations salariales, l'introduction de nouvelles primes et l'application du régime indemnitaires.
Chaque syndicat a détaillé ses préoccupations selon la catégorie et le poste occupé. En parallèle de ces pourparlers, plusieurs ont interpellé le président Tebboune afin d'intervenir. Une instruction a été, rappelons-le, adressée cette semaine à l'ensemble des directeurs d'éducation portant modalités de mise en œuvre de nouvelles mesures décidées dans les deux textes promulgués au Journal officiel.
Selon les différentes opérations prévues avec un calendrier précis, les nouveaux salaires des enseignants seront en principe versés en avril.
Des directives ont été données dans ce sens. La note ministérielle n'a toutefois pas précisé si la série de rencontres se poursuivra au même rythme de ces deux dernières semaines, mais M. Saâdaoui avait été clair que la commission spéciale restera ouverte à toutes les organisations pour enregistrer et étudier leurs préoccupations socioprofessionnelles.