La statue du Raïs Ali Betchine (Aldo Piccinin) trône depuis le mois de mai dernier au milieu de la luxuriante végétation dans le jardin anglais du Jardin d’essais du Hamma.
Invité à l’occasion de la célébration de la fête nationale du Nouvel an berbère 2974, organisée par l’ambassade d’Algérie à Rome, l’écrivain italien, Riccardo Nicolai, qui a tenu à présenter aux invités sa dernière œuvre littéraire, intitulée Giugurta, l’ultima notte al Mamertino (Jugurtha, la dernière nuit au Mamertino), un roman consacré à ce roi numide, défait par Rome et incarcéré dans la prison Mamertine à Rome.
L’auteur Riccardo, cet Italien de la province de Massa Carrara en Toscane, a saisi l’opportunité pour partager les fruits de ses recherches avec le public, lesquelles recherches l’ont conduit, dit-il, à donner naissance entre autre au roman Ali Bitchin, pour l’amour d’une princesse qui se résume dans l’histoire romancée d’un jeune esclave italien, Aldo Piccinin capturé au XVIe siècle par les corsaires et acheté au marché des esclaves à Alger par le Rais Fatah-Allah Ben Khodja, avant que l’enfant ne devienne à son tour un lion des mers de la flotte algérienne.
Aussi, le natif de Massa tient à apporter cette précision concernant la charge symbolique que représente la statue du Raïs Ali Betchine (Aldo Piccinin), qui trône depuis le mois de mai dernier au milieu de la luxuriante végétation dans le jardin anglais du Jardin d’essais du Hamma.
Cette belle sculpture, excellemment ouvragée avec le marbre de Carrare par les élèves du lycée artistique Felice Palma de la ville de Massa, sous la férule de l’artiste Alessandro Mosti sur la base d’une conception de l’élève, Giulia Vatteroni, est une idée du chercheur et écrivain Riccardo Nicolai qui tenait à marquer les 400 ans de la construction de la mosquée Ali Betchine dans la basse Casbah.
Cette sculpture de 3,2 m de haut, qui accompagne son œuvre littéraire, illustre le Lion de la mer, Raïs Ali Betchine enturbanné, adossé à une femme qui se tient debout, emmitouflée dans un voile diaphane qui retombe sur sa frêle silhouette.
Au regard de l’histoire de son roman qui déroule la passion folle que nourrit le jeune homme de Massa pour la fille du royaume de Koukou, la belle Lallahoum, «les gens interprètent à tort le message ou la symbolique de la sculpture. Ils pensent à s’y méprendre que l’épouse incarne dans sa stature la princesse du royaume des Ben el Kadi, mais loin s’en faut», indique l’écrivain Nicolai Riccardo qui tient à apporter son éclairage : «Bien que l’on voie dans la sculpture une femme dans sa silhouette longiligne, son couvre-chef représente bel et bien une image allégorique, celle qui évoque La Casbah, cette ancienne médina en escaliers qu’on observe depuis la baie d’Alger».
Autrement dit, cette cité protégée (ou protectrice, c’est selon) qu’on désigne par Djazair «El Mahroussa» qui veille, selon le message, sur l’époux de la princesse. Dont acte.