Des bus vétustes continuent de transporter les voyageurs dans des conditions lamentables sans que les pouvoirs publics daignent mettre le holà.
La législation et les mesures visant à l’amélioration de la qualité des services dans les transports privés n’ont pas cours dans la capitale, et la situation catastrophique dans laquelle évolue ce secteur stratégique continue de narguer la Direction des transports et les usagers.
Ainsi, cette anarchie ambiante s’est érigée au fil des ans en une règle immuable cautionnée par les services de contrôles qui n’interviennent presque jamais.
L’exemple le plus édifiant est du côté de la grande banlieue d’Alger, à Ben Ghazi, Bentalha, Baraki et Eucalyptus, pour ne citer que ces endroits) où des bus en piteux état de marche continuent de sillonner ces localités.
Ces «cercueils roulants» sont tellement délabrés à telle enseigne que l’on se demande par quel miracle ils peuvent encore transporter des voyageurs.
A tous points de vue, la gestion de ce secteur stratégique est naturellement décriée par les usagers. «Ces bus sont détériorés et si vétustes qu’on devrait les envoyer à la casse.
La plupart d’entre eux ayant plus de quarante ans d’âge», confie un usager. Et d’ajouter: «Le fait qu’on permette à ces bus de continuer à circuler remet en cause l’efficacité de plusieurs centres de contrôle technique, qui sont devenus une simple formalité».
Dans les détails, les voyageurs sont transportés dans des conditions déplorables, en plus du manque d’hygiène à l’intérieur des bus, ces derniers sont parfois dépourvus de fenêtres et leurs sièges sont éventrés.
En roulant, les passagers peuvent apercevoir le bitume à travers des trous béants sur le plancher. Cette situation prévaut également dans d’autres communes de l’extrême est de la capitale, notamment à Heuraoua, où des bus qui assurent la navette entre ce chef-lieu jusqu’au prolongement de la RN24 au niveau de Bordj El Bahri sont dans un état de délabrement avancé.
Hormis les sièges, où les passagers peuvent s’asseoir, aucune autre commodité ne leur est offerte. Par ailleurs, les propriétaires ne respectent pas les horaires de départ et s’arrêtent intempestivement.
Il arrive souvent qu’ils s’immobilisent dans certains arrêts pour de longues minutes. «Pour ramasser le plus de voyageurs possible, les chauffeurs n’hésitent pas à s’immobiliser pendant plusieurs minutes en attendant d’éventuels passagers.
Quand les voyageurs commencent à réclamer, les chauffeurs se montrent menaçants», déplorent des usagers, qui lancent un appel aux pouvoirs publics afin d’assainir la situation.
«Où sont les autorités qui ont à charge la mission de gérer le transport en commun ?», s’époumonent-ils.
Dans certaines contrées reculées de la capitale, les malheureux clients, qui n’ont d’autre choix que d’emprunter les transports en commun pour se rendre à leur travail, sont soumis depuis longtemps à la loi du silence, à l’omerta, car selon des indiscrétions, la quasi-majorité des bus ou autocars appartient à des personnes influentes dans la région, des gens échappant à tout contrôle prévu pourtant par les lois en vigueur.
Des questions s’imposent à ce stade de la situation : comment se fait-il que les services de contrôle technique «valident le ticket» sans qu’une mention de contre-visite soit émise à l’encontre de ces épaves.
De quelle manière, les opérateurs privés parviennent à renouveler leurs licences de circulation au niveau du ministère et la direction des transports de la wilaya ? Un sévère rappel à l’ordre s’impose !