L’armée d’occupation israélienne sous-évalue les bilans de ses pertes humaines et matérielles. Dimanche dernier, elle a annoncé avoir perdu, en 24 heures, 15 soldats d’élite, alors que des médias locaux ont avancé près de 50 morts. «C’est la journée la plus noire», a déclaré le porte-parole de l’armée, selon lequel, 158 soldats ont été tués depuis l’entrée à Ghaza, et 489 depuis le 7 octobre.
Alors que l’armée d’occupation israélienne a déclaré avoir perdu 489 soldats, tués depuis le 7 octobre dernier, dont 158 durant les combats terrestres à Ghaza, la résistance palestinienne affirme, pour sa part, avoir ciblé 5000 soldats, dont près de 1600 tués, le reste blessés grièvement ou handicapés à vie, et détruit 750 engins militaires.
Même en sous-estimant ses pertes, l’armée israélienne peine à contrôler le terrain, transformé par la résistance en un véritable bourbier. Lundi soir, des médias israéliens ont fait état de 43 militaires morts, dont des officiers, durant les dernières 24 heures, alors que les Brigades des martyrs d’Al Aqsa ont annoncé que durant la journée du 25 décembre, elles «ont éliminé 40 officiers israéliens».
Des pertes énormes, malgré les moyens colossaux dont dispose l’entité sioniste et l’aide impressionnante qui lui est accordée par les Etats-Unis. «La guerre nous coûte trop cher, cependant, nous n’avons pas d’autre choix que de continuer à nous battre (...). La guerre sera longue.»
Cette déclaration du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a été faite dimanche, alors que le bilan officiel des pertes faisait état de 15 morts parmi ses officiers d’élite en moins de 24 heures. Les médias ont parlé de «la journée la plus noire», parce qu’en réalité, le nombre de morts parmi les soldats israéliens avait atteint 50 membres, selon des experts sécuritaires, repris par certaines chaînes et journaux locaux.
Officiellement, depuis l’offensive terrestre à Ghaza, 156 soldats ont été tués, ce qui porte le nombre des pertes totales depuis le 7 octobre dernier à 489.
Pour ce qui est des blessés, ils sont 1170 depuis le 7 octobre, dont 826 depuis l’entrée des troupes israéliennes à Ghaza. Des chiffres qui restent loin de ceux annoncés par la résistance. En effet, les Brigades Al Qassam, par exemple, ont affirmé avoir tué 48 militaires israéliens, blessé des dizaines d’autres et détruit 35 engins militaires, dans 240 opérations.
Dans le bilan des 79 jours de combat, un des dirigeants de la résistance, Yahya Senoir, a fait état (dimanche dernier) d’attaques ayant ciblé 5000 militaires, dont «un tiers a été tué», «un autre tiers blessé grièvement», «le reste handicapé à vie», et détruit «750 engins militaires».
Des chiffres appuyés par de nombreuses vidéos et images d’actions spectaculaires ciblées, de combats sur le terrain et d’opérations d’exécution menées par des snipers, où l’on voit de nombreux corps de militaires israéliens tués.
Depuis le début de l’offensive terrestre israélienne, appuyée par l’aviation, les hélicoptères et les drones de surveillance et d’attaque, chaque jour les médias israéliens rendent publics les noms des soldats tués, l’unité à laquelle ils appartiennent et l’endroit où ils ont trouvé la mort, sans donner les détails sur les circonstances.
Autorisées par les autorités militaires, ces informations ne reflètent pas la réalité d’un terrain très difficile, que l’armée israélienne peine, après 79 jours de combats, à contrôler et, surtout, où les tirs «amis» font de plus en plus de victimes dans ses rangs.
«Et si c’était votre frère ?»
Dimanche dernier, les corps de cinq prisonniers israéliens ont été retrouvés, selon les médias locaux, dans un tunnel, confirmant ainsi l’annonce faite par le responsable des Brigades Al Qassam faisant état de la perte de communication avec le groupe responsable des cinq prisonniers en raison des bombardements.
Ce qui a fait dire au porte-parole de l’armée israélienne : «Il est impossible de démanteler le Hamas sans faire de victimes dans notre camp.» Le 20 décembre, alors que certains médias israéliens évoquaient la mort de 30 soldats tués par la résistance, l’armée sioniste n’a déclaré qu’«une dizaine de morts et de nombreux blessés».
Les lourdes pertes humaines et matérielles ne sont pas enregistrées uniquement dans les zones encore sous l’emprise de la résistance, mais aussi dans les zones annoncées comme étant «libérées et contrôlées», d’où les combattants de la résistance multiplient les attaques et les tirs de roquettes et de missiles sur les villes de l’Etat hébreu.
Les principaux objectifs de la guerre menée depuis 80 jours par l’armée sioniste contre Ghaza, à savoir le «démantèlement» du Hamas et la libération des otages, ne sont toujours pas atteints. Non seulement la vie des captifs est de plus en plus menacée par les bombardements, mais les soldats se retrouvent embourbés dans une guérilla urbaine où ils ne maîtrisent ni le terrain ni les techniques de riposte et de protection.
Piégés dans ce marécage, chaque jour qui passe, en moyenne 8 à 10 soldats, voire plus sont tués et autant blessés par des combattants de la résistance, notamment des snipers, qui excellent dans les attaques contre les chars et les soldats en mouvement, en pause ou en patrouille.
Le Premier ministre israélien a été accueilli par des cris de «Pas le temps, maintenant !» lancés par les familles des otages, alors qu’il faisait son discours lors d’une session spéciale de la Knesset consacrée à la situation de ces prisonniers.
Hissant des pancartes sur lesquelles elles ont écrit : «Et si c’était votre frère ?» et «Et si c’était ton père ?», les familles ont chahuté l’intervention du chef du Likoud, qui a répondu : «Nous ne cesserons pas les combats (…), une pression militaire est nécessaire pour libérer les otages restant.»
Cela fait déjà 80 jours que Netanyahu promet de libérer les otages et de démanteler le Hamas, mais sur le terrain, il ne fait qu’essuyer échec après échec, allongeant chaque jour la liste des soldats tués dans les combats et celle des otages qui périssent sous les bombardements intensifs.
Au même moment, la résistance ne cesse de gagner du terrain mais surtout le soutien de plus en plus large des populations.