Depuis l’annonce de la date de cette échéance électorale, la scène politique s’anime : des meetings, des rencontres-débats, des rassemblements sont organisés à travers plusieurs wilayas du pays.
A quatre mois de l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre prochain, les positions finales des partis politiques qui ont déjà annoncé leur participation à ce scrutin seront connues avant la fin du mois courant. Depuis l’annonce de la date de cette échéance électorale, la scène politique s’anime : des meetings, des rencontres-débats, des rassemblements sont organisés à travers plusieurs wilayas du pays.
Certains tentent de sensibiliser la population quant à l’importance de ce rendez-vous, alors que d’autres formations politiques mènent des consultations et concertations avec leur base pour se fixer sur la forme et la nature de leur participation. C’est le cas pour le Front des forces socialistes (FFS), le Parti des travailleurs (PT), le Mouvement pour la société et la paix (MSP), le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD)…
Dans ce sens, le FFS a tenu, ce week-end au siège du parti, une rencontre fédérale marquée, selon la direction, par un libre débat entre les cadres et militants de la fédération d’Alger. Les points inscrits à l’ordre du jour étaient, entre autres : la préparation logistique et la mobilisation pour le meeting prévu le 18 mai courant au théâtre régional Kateb Yacine à Tizi Ouzou, ainsi que plusieurs points organiques et politiques.
Cette manifestation sera suivie de la réunion les 24 et 25 du conseil national qui tranchera la position du FFS «en toute indépendance et responsabilité», selon le premier secrétaire Youcef Aouchiche. Le FFS qualifie «ce rendez-vous d’ important et il doit offrir au pays une opportunité de sortir fortifié, en conférant davantage de légitimité aux institutions, en éliminant l’improvisation et en surmontant les obstacles qui entravent le développement économique et social».
Aussi, le premier secrétaire national du FFS a estimé que «quelle que soit sa décision, le FFS, fort de ses propositions, exprime sa totale détermination à faire de ce rendez-vous avec la nation l’occasion d’ouvrir un large débat national qui ouvrira la voie à la pose des bases d’une Algérie solide, libre et prospère». Qu’en est-il du MSP ? Le madjlis echoura du mouvement dirigé par Abdelaali Hassani Chérif tranchera, lui aussi, la question, les 24 et 25 mai courant.
Pour le MSP, la prochaine élection présidentielle anticipée constitue une «réussite politique importante» pour renforcer la voie de la transition démocratique en Algérie.
Le patron du parti islamiste a soutenu, ce samedi, devant les cadres de sa formation que la scène politique actuelle nécessite «l’adhésion à l’unité nationale en travaillant à consolider les valeurs et les constantes nationales et en affrontant les tentatives visant à porter atteinte à la stabilité du pays». Hassani a évoqué, en outre, le processus de consultation qu’il a lancé au niveau de ses structures afin de «cristalliser la position finale qui sera présentée au conseil national de la choura en sa session spéciale».
Les partis occupent le terrain
Pour ce qui est du RCD, l’on ne connaîtra sa position vis-à-vis de cette échéance qu’à la fin du mois de juin ou au début du mois de juillet prochains. Ce week-end, à l’occasion de la tenue du deuxième congrès des femmes progressistes du RCD, Atmane Mazouz, leader du parti, a rappelé que le dernier mot reviendra aux membres du Conseil national du parti qui devraient se retrouver en session extraordinaire vers la fin du mois juin.
Les débats autour de cette question de la présidentielle, entamés au niveau des structures régionales du parti, seront intensifiés tout prochainement, selon Mazouz, à la faveur d’une série de rencontres-débats qu’il animera au niveau de nombre de wilayas du pays. Une tournée que Atmane Mazouz commencera samedi prochain au niveau de la maison de la culture Ali Zamoum de la ville de Bouira, avant de faire de même à Tizi Ouzou, Sétif, Béjaïa, Batna et d’autres villes du pays.
Du côté du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune a rappelé, ce samedi, à partir de la ville de Sétif où elle a animé un rassemblement populaire au Théâtre municipal que son parti ne restera pas en marge de la présidentielle. Bien au contraire, il participera avec son propre candidat. «Le comité central du PT a décidé de participer au scrutin présidentiel, en présentant son propre candidat, lequel mènera sa campagne sur la base du programme du parti.
La décision finale sera entérinée incessamment lors de la réunion du bureau politique du parti». Hanoune a précisé que le conseil national du parti se réunira le week-end prochain pour justement débattre, entre autres, de «diverses questions, comme la collecte de signatures et la campagne électorale», ainsi que pour «déterminer les objectifs politiques et les besoins financiers et humains».
Elle a ajouté, dans ce contexte, que la participation à cette échéance constitue «une consolidation des acquis sociaux et économiques, dont les plus importants sont la gratuité des soins et de l’éducation, le droit à l’enseignement supérieur et sa gratuité, le renforcement de la production agricole, la protection du pouvoir d’achat des citoyens et la prise en charge des revendications légitimes des travailleurs et des diplômés».
Le président du Mouvement El Bina, Abdelkader Bengrina, se concentre actuellement à appeler «à une large participation à ce scrutin». Présidant un meeting populaire à Guelma, le chef de file du parti islamiste a appelé le peuple algérien à assumer ce qu’il a qualifié de «responsabilité nationale», en participant massivement à la prochaine élection présidentielle.
S’agissant du candidat du Mouvement, M. Bengrina a souligné que la nouvelle Algérie est «le projet national qui incarne l’ambition de sa formation politique loin des rivalités partisanes», précisant que le Mouvement désignera «bientôt» le candidat qui le représentera à cette élection.
Par ailleurs, la présidente du parti Tajamoue Amel El Djazair (TAJ), Fatima-Zohra Zerouati, milite pour que l’action politique soit génératrice d’«idées lumineuses». Animant un meeting populaire, ce samedi, à Djelfa, Mme Zerouati estime que «la scène politique nécessite l’instauration d’actions politiques privilégiant l’éthique, tout en s’intéressant aux préoccupations des citoyens et en garantissant une participation positive et effective, capable de nous unir».
Sur un autre plan, la présidente du parti TAJ a salué le rôle central de la classe politique qui, a-t-elle dit, «peut avoir des divergences dans les programmes politiques, mais qui demeure unie dans l’intérêt de la nation». Zerouati sera-t-elle candidate à cette élection ? A cette question, elle réplique : «Seules les instances du parti décideront de la forme.»