Les mémoires de l’historien Mohammed Harbi, Une vie debout, viennent d’être traduits en tamazigt sous le titre Tudert deg ise aux éditions Koukou.
L’auteur a rendu publique une déclaration à l'occasion de la sortie de son tome 1, publié précédemment aux éditions Casbah (2001).
«A l’heure où, à 91 ans, je prends ma retraite politique, j’ai en mémoire toutes les souffrances et les luttes civiles qu’a connues le peuple algérien (mouvement plébéien à Nedroma, Skikda, Dechmya, autant d’interpellations avant le 1er Novembre 1954).
Souvenons-nous de tous ces événements. Epargnons le sang de notre peuple. Œuvrons tous ensemble pour construire une nation de citoyens et vivre en paix avec nos voisins.Mes opinions sur la question des langues en Algérie sont clairement expliquées dans mes ouvrages et mes positions publiques», soutient-il, précisant que la langue amazighe «a traversé des siècles» et qu’«il est vain d’empêcher son cheminement aux côtés de l’arabe et du français. L’épanouissement de la nation algérienne est à ce prix. Les fondements de la société algérienne demeureront inachevés tant que cette question n’est pas résolue. Maintenant que ces manifestations ont touché les enfants, la solution urge. Il ne faut pas attendre».
Originaire d’El Harrouch (Skikda), Mohammed Harbi fait son cycle primaire dans sa localité avant de rejoindre le collège Luciani jusqu’en première, puis au collège Sainte Barbe à Paris, dans la filière philo où il décroche son bac en 1950 et entame une licence d’histoire. Rejoignant le FLN, il exerce comme ambassadeur en Guinée (1960-1961) avant de rejoindre le département des Affaires étrangères (de septembre 1961 à septembre 1962). Il participe aux premières négociations des Accords d’Evian.
Le livre, annonce l’éditeur, Arezki Aït Larbi, sera présenté, aujourd’hui, par son traducteur Aomar Oulamar à la Librairie des Beaux Arts (28, rue Didouche Mourad).