Chaque année, des quantités importantes d’eau potable sont gaspillées à cause des fuites et la détérioration des réseaux de distribution, notamment dans les zones urbaines.
A Bouira, plus précisément au chef-lieu, un volume important d’eau est perdu chaque jour à cause des fuites, a-t-on appris de la direction de l’Algérienne des eaux (ADE). En effet, les services de cette entreprise enregistrent en moyenne 30 fuites par jour à travers la ville, soit un débit de plus de 5000 m³ d’eau perdu quotidiennement, a-t-on indiqué. Ces pertes massives ont des conséquences directes et profondes sur le quotidien des habitants.
Les coupures d’eau se multiplient, touchant plusieurs quartiers qui subissent des interruptions prolongées de l’approvisionnement. Confrontés à ces désagréments récurrents, les habitants sont contraints de recourir à des solutions alternatives, telles que l’achat d’eau en bouteilles ou l’utilisation de camions-citernes, ce qui impacte considérablement leur budget. Le problème des fuites au chef-lieu de wilaya est dû à la vétusté du réseau de distribution qui tarde à être rénové depuis plus de quarante ans. Le vieillissement des canalisations, l’usure naturelle des matériaux et le manque d’entretien ont contribué à fragiliser l’ensemble du système.
Ce qui augmente le volume des pertes, mais aussi une augmentation des coûts liés à la réparation des fuites et au traitement de l’eau avant qu’elle n’atteigne les consommateurs, explique un cadre de l’ADE. Contacté, le directeur de cette entreprise, Lacen Hakim, affirme qu’«un projet de réhabilitation des réseaux de la ville de Bouira a été inscrit par les pouvoirs publics».
Selon les informations recueillies auprès des services de la wilaya, un montant de 5 milliards de centimes a été mobilisé pour ce projet. Ce dernier concerne un réseau de près de 30 km de canalisation qui seront remplacés par des équipements de haute qualité. «L’objectif principal de ce projet est de réduire les pertes d’eau, d’assurer une distribution plus stable et continue, et d’améliorer la qualité du service pour la population», a ajouté le directeur de l’ADE. Cependant, ce défi ne se limite pas qu’au centre-ville de Bouira. De nombreuses autres villes, telles que Lakhdaria, Sour El Ghozlane et Aïn Bessem, sont également confrontées au problème de fuites, dues principalement à la vétusté des réseaux d’approvisionnement.
La gestion de l’eau nécessite une approche systématique et structurée, avec des investissements conséquents dans la modernisation des réseaux. De plus, l’introduction de technologies modernes, telles que les systèmes de détection en temps réel des fuites, permettrait de mieux surveiller les infrastructures et d’intervenir plus rapidement en cas de problème.
En parallèle, une véritable campagne de sensibilisation est nécessaire pour encourager les citoyens à adopter une gestion plus responsable de l’eau et à signaler rapidement les fuites. Le rôle de la population dans cette démarche est essentiel pour limiter les pertes et garantir un usage rationnel de cette ressource précieuse.