Les membres du secrétariat national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ont «énergiquement» dénoncé «le choix assumé par le pouvoir de criminaliser l’action politique pacifique et légale».
Dans une déclaration rendue public hier, et sanctionnant la réunion mensuelle de l’exécutif du parti, il est indiqué que «le constat en matière des droits humains et des libertés est des plus alarmant suscitant jusqu’à la réprobation des organisations internationales en charge de la défense de ces droits».
«Aujourd’hui, la répression et l’instrumentalisation de la justice sont les seuls marqueurs de la vie politique nationale», ajoute le RCD qui fait remarquer que «des procédures de dissolution sont engagées contre des partis politiques légaux ; des milliers de citoyens parmi lesquels des journalistes, des avocats, des universitaires, des responsables associatifs et politiques et de simples citoyennes et citoyens sont poursuivis pour délit d’opinion et plus de 300 activistes sont arbitrairement emprisonnés».
A cet effet, cette formation politique estime que «l’acharnement administratif et judiciaire qui cible le RCD et son président, Mohcine Belabbas, signe une dérive autoritaire inqualifiable et inadmissible».
«L’objectif est de faire payer au RCD son positionnement franc et sans concession aux côtés du peuple dans son combat pacifique pour un changement radical du système», ajoute le parti pour qui «cette cabale vise vainement à tenter de l’empêcher de prendre part à des initiatives avec le reste de la classe politique de l’opposition pour l’instauration d’un Etat de droit».
En somme, pour le RCD «les passages en force électoraux imposés au peuple algérien depuis 2 ans n’ont absolument pas réglé la crise poli-tique», puisque «aujourd’hui, l’Algérie se retrouve avec des institutions illégitimes à tous les niveaux aggravant plus que jamais la défiance des citoyens».
Sur le plan économique, le Rassemblement pour la culture et la démocratie fait remarquer que «l’année qui vient de débuter s’annonce bien pire que celle qui s’est achevée dans la douleur», dans la mesure où «le nombre d’entreprises contraintes à la cessation d’activité est alarmant et le nombre de nouveaux chômeurs se compte par centaines de milliers», cela alors que «la liste des produits de large consommation, devenus inaccessibles pour de larges couches de la population quand ils ne disparaissent pas tout simplement des étals, s’allonge de jour en jour». «L’inflation qui a atteint un niveau inquiétant de 9.2% finira par projeter des millions d’Algériens dans la pauvreté», conclut le RCD.
Ce dernier estime, dans le même ordre, qu’«au lieu de prendre acte de l’impasse structurelle, mener des réformes profondes et encourager la diversification de l’économie nationale pour réduire notre dépendance aux hydrocarbures, favoriser la croissance et la création d’emplois, les tenants du pouvoir, pour préserver les avoirs en devises, projettent d’affamer le peuple en mettant fin aux subventions des produits de base et en asphyxiant les rares entreprises qui activent encore par une réduction drastique des importations des matières premières et des intrants».
«Engagé dans un processus politique sans issue et incapable d’endiguer une situation socioéconomique chaotique, il apparait clairement que le pouvoir a fait le choix du pire qui fait courir au pays des périls graves et menacent la cohésion nationale», indique en dernier lieu le RCD.