A en croire les statistiques communiquées par le ministère de la Santé, le constat est sans appel : le variant Omicron pulvérise tous les records en termes de contaminations par rapport aux précédents ; toutefois, le risque d’attraper une forme grave est rare, puisque le virus touche la sphère ORL, contrairement au Delta qui va droit aux poumons pour provoquer des crises respiratoires nécessitant l’hospitalisation ou l’intubation, dans les pires cas, indique à El Watan Ali Messaoudene, médecin biologiste et directeur de laboratoire d’analyses médicales.
Pour éviter l’amalgame entre une simple grippe saisonnière et le coronavirus, notre interlocuteur explique : «Pour distinguer entre une grippe et un variant, il faut attendre les résultats du séquençage ; or, cette technique ne se fait pas dans les laboratoires, elle s’effectue au niveau de l’Institut Pasteur. Sauf que sur le plan clinique, le variant Omicron est d’une forme bénigne sans complications graves, autrement dit, les répercussions biologiques de ce variant sur l’organisme sont moins sévères que dans les cas du Delta que nous avons connus durant les mois de juin, juillet et août 2021.
A titre illustratif, je prends un groupe de 10 personnes ayant subi des tests PCR ou antigénique au mois d’août dernier, le résultat donnait 7 ou 8 cas déclarés positifs et donc à hospitaliser. Tandis que le variant Omicron est bénin, mais sans négliger la part de dangerosité, surtout pour les sujets âgés qui présentent des facteurs de risque». Et sur la suspension des cours pendant dix jours pour les enfants, le docteur Messaoudene dira : «Oui, la décision est judicieuse, prise par des professionnels de santé, à condition que les élèves respectent le confinement, sinon ils auront perdu une semaine et demie de scolarité pour rien s’ils s’adonnent à l’école buissonnière.
Je connais l’Institut Pasteur où j’ai fait une formation, et il n’a rien à envier aux instituts de France où j’ai fait des études, et ceux qui y travaillent sont qualifiés et crédibles», et de poursuivre : «Si les autorités sanitaires préconisent dix jours de cours séchés aux enfants, c’est une période suffisante permettant aux parents de prendre leurs dispositions en cas d’infection au coronavirus. Car, quand une personne subit une charge virale, il faut attendre entre 3 et 6 jours pour savoir si oui ou non elle est atteinte, tout en l’isolant pendant 4 ou 5 jours».
De la souche de Wuhan au variant Alpha, puis Delta et maintenant Omicron, et peut-être tout l’alphabet grec ne suffira pas, les quantités administrées de vaccins aux citoyens ne semblent pas être efficaces pour endiguer la propagation de la pandémie ou ne serait-ce pour la minimiser.
«C’est simple, en l’état actuel des choses, il suffit de respecter les gestes barrières et surtout de faire preuve de civisme, en se protégeant pour ne pas contaminer les autres. Tenez, je vous donne l’exemple de quatre Chinois qui se portaient bien et que j’ai reçus pour des tests dans mon laboratoire d’analyses médicales. Tous les résultats étaient négatifs, les personnes sont rentrées heureuses de ne pas être une source de contamination pour les autres», conclut-il.