Louisa Hanoune à l’issue des travaux du conseil national du parti, réuni en session ordinaire. Dans sa missive, le PT a abordé les revendications et les préoccupations des citoyens.
La secrétaire générale du parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a saisi le président de la République à travers une lettre dans laquelle elle a posé une série de problèmes d’ordre politique, social, économique et culturel à prendre en charge. «Nous sommes une formation politique qui s’est toujours adressée aux autorités pour trouver des solutions aux problèmes auxquels sont confrontés les algériens.
C’est dans cette optique que le bureau politique du parti a décidé de s’adresser au chef de l’etat» a expliqué hier Mme Hanoune à l’issue des travaux du conseil national du parti, réuni en session ordinaire. Dans sa missive, le PT a abordé les revendications et les préoccupations des citoyens, dont la problématique «des détenus d’opinion», «le recours à des mesures d’apaisement pour renforcer l’unité et l’intégrité de la nation», «la liberté de la presse, des syndicats, politique et associative», «le multipartisme», «le pouvoir d’achat», «la cherté de la vie» et «surtout l’affolement des prix» des produits de large consommation.
Mme Hanoune a précisé que la flambée des prix des produits de première nécessité a saigné les ménages. «Après la pomme de terre, voici que les prix de la tomate ainsi que d’autres légumes prennent l’ascenseur pour battre un record jamais égalé», s’insurge la conférencière, qui insiste sur la nécessité de la régulation du marché. a l’adresse du premier magistrat du pays, elle rappelle que certaines des décisions prises en haut lieu ne sont pas traduites dans la réalité, d’où le marasme et la colère des citoyens.
Dans sa lettre, mme Hanoune a évoqué le problème de l’emploi et du chômage massif et l’impératif de sauver la jeunesse du phénomène de la drogue qui gangrène notre société et du fléau de la harga. «La priorité aujourd’hui est d’arrêter l’exode. Les jeunes cherchent un emploi stable.
Officiellement, l’on parle de 2 millions de chômeurs, mais concrètement leur nombre est de loin plus important et l’indemnité chômage demeure exclusive, et ce n’est pas tous les chômeurs qui en bénéficient», explique mme Hanoune, qui trouve aussi anormal que les travailleurs des entreprises appartenant par le passé aux oligarques et reprises par l’Etat ne sont pas réintégrés.
«L’etat a repris les structures, les machines, mais pas les travailleurs. Il est important de préserver les moyens de production et donc de reprendre le personnel», souligne-t-elle.
Élections locales : «le PT participera»
La patronne du Pt s’est félicitée en outre des dernières libérations, mais elle a renouvelé la nécessité d'une «amnistie générale» pour toucher tous les détenus d’opinion, dont «ceux incarcérés injustement». Dans ce sillage, elle demande que cessent les «arrestations arbitraires» et «la criminalisation de l’acte politique et syndical».
A propos de l’activité syndicale, mme Hanoune a longuement défendu les syndicats autonomes, mais surtout l’union générale des travailleurs algériens (UGTA) qui est visée ces derniers jours par un mouvement de contestation. «qui a intérêt à ce que l’UGTA se disloque», s’est-elle interrogée. et d’affirmer qu’il «faut préserver la structure de l’Union à laquelle sont affiliés de nombreux travailleurs».
Par ailleurs, le parti des travailleurs ne restera pas en marge des prochaines élections locales et législatives. D’ores et déjà, la direction du parti se prépare pour participer aux locales. «En 2021, nous avons laissé le choix aux militants et les arguments de participer ou pas à l’époque se valaient.
Cette fois-ci, à l’unanimité, le comité central et le conseil national ont pris la décision de participer à ces joutes afin de proposer des alternatives pour mobiliser les citoyens autour de leurs préoccupations socioéconomiques», relève mme Hanoune. C’est la première fois que le PT annonce sa participation à ces élections plusieurs mois à l’avance, et avant de connaître la date de leur tenue.
De par le passé, le PT attendait jusqu’à ce que la situation se clarifie pour trancher sa participation ou pas, ce n’est pas le cas cette fois-ci. Selon mme Hanoune, la situation exige que «tous les espaces soient occupés». «Cette décision est dictée par le fait que nos militants jugent que cette question est importante pour la prise en charge des préoccupations des citoyens, notamment ceux du grand sud qui ont soulevé une multitude de problèmes, que ce soit dans le domaine de la santé, du transport ou de l’éducation», affirme-t-elle.