L’Algérie, qui compte actuellement au total 25 stations de dessalement de l’eau de mer (SDEM), occupe la première place à l’échelle africaine en matière de dessalement, selon le PDG d’Algerian Energy Company (AEC), Mohamed Boutabba.
Sur les 11 stations de dessalement de l’eau de mer prévues dans le cadre du programme complémentaire lancé en 2022 pour une durée de réalisation de 25 mois, 5 installations sont achevées à hauteur de 50%.
Ce qui assurera une capacité de production additionnelle de 1,5 million de m3/jour, qui permettra une production totale de 3,6 millions de m3/jour une fois ces installations réceptionnées.
Les 6 unités restantes seront prises en charge par l’Agence nationale de dessalement, créée pour rappel en mars 2023. L’Algérie, qui compte actuellement au total 25 installations, occupe ainsi la première place à l’échelle africaine en matière de dessalement, selon le PDG d’Algerian Energy Company (AEC), Mohamed Boutabba.
A travers les nouveaux projets, l’objectif étant d’assurer la sécurisation de 60% de des besoins en eau avec une capacité estimée à 300 000 m3/jour chacune. Et ce, face au stress hydrique que connaît le pays dans ce contexte de changements climatiques.
Invité hier au forum de la Chaîne 1 (Radio nationale), le PDG de l’AEC a dressé le bilan de la compagnie dans le cadre du programme actuel qui fait suite au plan d’urgence de 2021.
Il a mis l’accent sur l’importance de ce plan et des défis à relever tant en matière de production d’eau dessalée qu’en maintenance des installations, en faisant participer les entreprises algériennes, dont la plupart sont des filiales de Sonatrach.
Le premier responsable de l’AEC n’a pas manqué d’afficher par la même occasion sa disponibilité à accompagner l’Agence nationale de dessalement pour mener à bon port les projets en voie de lancement.
Il est également important, de l’avis de M. Boutabba, de travailler sur la réalisation des stations mobiles de dessalement de l’eau de mer, dans le cadre d’un partenariat, en vue de répondre aux besoins urgents en eau des petites agglomérations et du secteur agricole.
Mais aussi des régions du Sud, notamment pour offrir aux populations une meilleure qualité d’eau. «Il faut avoir une solution mobile pour le dessalement», a plaidé le PDG d’AEC.
«Petit partenariat»
L’entreprise a d’ailleurs déjà lancé une réflexion dans ce cadre. Il s’agit en effet de concevoir une stratégie misant sur la réalisation de stations de dessalement conteneurisées mobiles d’une capacité de 2500 à 2700 m3/j. «On transférera l’eau là où il y a la demande.
On peut opter pour cette solution pour alimenter le sud du pays en utilisant l’énergie solaire. Il y a lieu d’aller dans ce sens en consacrant de grandes surfaces à ces unités mobiles», a souligné M. Boutabba.
Dans un premier temps, il est prévu de lancer ce projet dans le cadre d’un «petit partenariat» avant de passer à l’intégration des composants à hauteur de 40%.
Concernant la maintenance des installations réalisées en s’inspirant de l’expérience japonaise, M. Boutabba a expliqué que l’entreprise va travailler sur la sécurisation des stations de dessalement à travers la fabrication locale des équipements.
Pour le PDG d’AEC, il est impératif de produire localement tous les intrants en consommables. «La maintenance sera 100% algérienne», s’est-il engagé.
Il a cité l’exemple des systèmes de filtration qui doivent être «entièrement fabriqués en Algérie, d’autant que le coût de l’énergie est plus faible par rapport à d’autres pays».
«Certaines pièces de rechange, comme la membrane d’osmose inverse, sont importées à 400-450 dollars l’unité alors que l’on peut les produire en Algérie à 250 dollars. C’est aussi l’un des challenges à relever», a souligné M. Boutabba.
La compagnie entend, dans ce sillage, attirer les entreprises spécialisées dans les technologies et les équipements des stations de dessalement de l’eau de mer, notamment les membranes d’osmose inverse, pour les produire en Algérie à travers des contrats de partenariat et de coopération, tout en maximisant la participation de l’outil national de production.
Le PDG d’AEC a même affiché l’ambition d’exporter l’eau dessalée, dont le coût de production oscille entre 140 et 140 DA/m3. «Nous pouvons même mettre notre savoir-faire au service d’autres pays», a conclu M. Boutabba.