Chaque année, les enfants aux besoins spécifiques en âge de scolarisation se préparent, à l’occasion de la rentrée des classes, à affronter divers handicaps, qu’ils se sont habitués à vivre durant leur cursus scolaire.
De véritables défis qu’ils devront relever sur le long chemin à parcourir vers l’insertion sociale. Les parents ne seront pas en reste, puisqu’ils assumeront seuls une grande partie de cette lourde charge.
Il faut dire que malgré tous les efforts de l’Etat, cette catégorie demeure encore confrontée aux problèmes de disponibilité des infrastructures et d’encadreurs, dont le nombre n’arrive pas à combler le déficit, notamment dans les régions les plus reculées de l’Algérie.
Dans ce contexte, la coopération entre le Secteur de la solidarité nationale et celui de l’Education s’impose pour répondre aux revendications légitimes des familles de ces jeunes enfants, qui se retrouvent livrées à elles-mêmes, faute de moyens adéquats permettant une prise en charge efficiente.
Ce que la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Kaouter Krikou, n’a pas manqué de rappeler lors de ses multiples visites d’inspection.
Il est à remarquer que l’intégration des élèves aux besoins spécifiques scolarisés dans des classes spéciales vers des classes normales dans les écoles primaires et le moyen est une sérieuse problématique face à laquelle l’Etat tente toujours d’apporter des solutions, malgré les contraintes rencontrées sur le terrain.
Les expériences vécues chaque année viennent rappeler qu’il y aura toujours des lacunes à corriger et des mentalités à changer. C’est le cas pour les enfants atteints d’une déficience mentale légère et ceux présentant des troubles du spectre de l’autisme (TSA).
La ministre de la Solidarité a toujours appelé les cadres de son secteur «à travailler en coordination avec les secteurs de la Santé et de l’Education nationale pour déterminer avec précision le taux du handicap, ce qui facilitera la prise en charge psychologique par le secteur de la Solidarité nationale et l’orientation vers une classe spéciale selon leurs aptitudes et assurer, par conséquent, une insertion facile en étroite collaboration avec les parents».
Toutefois et malgré tous les discours rassurants, les parents d’enfants aux besoins spécifiques galèrent chaque année pour scolariser leurs enfants.
La décision prise par le ministère de l’Education nationale de recruter 400 auxiliaires de vie scolaire (AVS) à partir de la rentrée 2023/2024 est très importante. Elle a été saluée, même si les parents concernés s’interrogent si ce nombre est vraiment suffisant.
Ces AVS sont appelés d’abord à suivre une formation spécialisée avant de rejoindre leurs postes. Les spécialistes insistent sur l’importance d’un AVS pour un enfant autiste, car sa présence est nécessaire pour l’encourager et l’assister dans l’apprentissage, afin qu’il puisse suivre son cursus dans une classe ordinaire.
Cette décision survient après des années d’errements pour cette catégorie d’enfants longtemps délaissés dans leur cursus scolaire. Les pouvoirs publics seront appelés à prendre d’autres décisions, en concertation avec les associations et les spécialistes, pour les autres enfants aux besoins spécifiques.
On citera l’exemple des non-voyants, des malvoyants et des sourds-muets qui, après avoir accompli un brillant parcours scolaire au primaire et au moyen dans les établissements ouverts par l’Etat, ne trouveront pas de lycées pour les accueillir. Un véritable gâchis.