Tous les rapports des services de sécurité pointent du doigt les conducteurs qui, selon eux, sont à l’origine des accidents les plus mortels.
Les drames se multiplient sur nos routes. Il ne se passe pas un jour sans que la Protection civile et les différents services de sécurité n’enregistrent des accidents impliquant un ou plusieurs véhicules. Et les bilans sont très lourds, notamment dans les régions du sud du pays où le nombre de victimes est souvent très important. C’était le cas, dimanche dernier, à In Guezzam, où une collision entre deux véhicules utilitaires a coûté la vie à 7 personnes et 19 autres ont été blessées.
Selon la Protection civile, le drame s’est produit dimanche soir sur RN1 en allant vers la wilaya de Tamanrasset, à 25 km d’In Guezzam, «suite à une violente collision entre deux véhicules utilitaires, entraînant ainsi le décès sur-place de 7 personnes, dont 6 complètement carbonisés, et 19 autres ont été blessées». «Les équipes de la Protection civile, en collaboration avec les services de la commune et ceux de la santé, ont transféré les corps des victimes vers la morgue de l’hôpital d’In Guezam, où ont été également évacués les blessés», indique la même source.
Il s’agit du bilan le plus lourd après celui enregistré, selon le lieutenant Naït Brahem Arezki, responsable au service de communication de la Protection civile, durant la semaine dernière à Ouargla qui avait fait 11 morts et un blessé. «Ouargla figure en tête des wilayas où l'on a enregistré le plus grand nombre d’accidents (11 accidents) durant la semaine du 27 octobre au 2 novembre qui ont fait 11 morts et 14 blessés.
Malheureusement, les bilans des accidents de la route au Sud sont toujours lourds», regrette notre interlocuteur. Selon lui, les services de la Protection civile ont enregistré durant la même semaine 1231 accidents à travers le territoire national, qui ont coûté la vie à 52 personnes et causé la blessure de 1472 autres.
Plus de 1680 décès en dix mois
Durant les dix premiers mois de l’année, indique notre interlocuteur, «56721 accidents se sont produits à travers le territoire national, faisant 1687 morts et 69 334 blessés». «Ce bilan a été arrêté au 30 octobre 2024», explique le lieutenant Naït Brahem. Selon lui, la principale cause de ces drames «reste le non-respect du code de la route».
En juillet dernier, la Délégation nationale à la sécurité routière (DNSR) a donné le chiffre de 1500 morts et plus de 14 000 blessés sur les routes, faisant état d’une augmentation du nombre des accidents de la circulation de l’ordre de 7,1% par rapport à la même période de l’année dernière. Le nombre de décès a connu aussi une hausse de 2,99%.
Le responsable de la DNSR, Ahmed Naït El Hocine, avait précisé que les jeunes ont été à l’origine de pas moins de 4252 accidents (30%) et les détenteurs de permis de conduire de moins de cinq ans ont causé 5767 accidents (41,92%). Le même responsable avait cité, parmi les facteurs ayant contribué à ces accidents de la route, «l’excès de vitesse des conducteurs et le non-respect des passages pour piétons».
Dans tous les cas, le premier incriminé est l’élément humain. Tous les rapports des services de sécurité pointent, en effet, du doigt les conducteurs qui, selon eux, sont à l’origine des accidents les plus mortels. Les chauffeurs de bus et des poids lourds sont désignés, aussi, comme étant les principaux responsables de l’hécatombe.
Certains incriminent aussi les auto-écoles qui, selon eux, n’assurent pas la formation nécessaire pour les nouveaux candidats à l’obtention du permis de conduire. D’autres, pareillement, plaident pour l’institution du permis à points comme une des solutions devant contraindre les chauffeurs à changer leurs comportements sur les routes.
Cependant, le diagnostic n’est pas complet. Si les autorités et les services de sécurité axent, particulièrement, sur le facteur humain et la formation, les usagers de la route dénoncent, pour leur part, l’état des routes et des autoroutes, ainsi que les embouteillages permanents qui influent également sur le comportement des chauffeurs, mais aussi sur les performances des véhicules qui se dégradent rapidement.