Dendana à Oran : Ambiance endiablée, public déchaîné

19/03/2023 mis à jour: 00:57
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Photo : D. R.

Quelle ambiance du tonnerre que celle de jeudi dernier à Oran quand le groupe Dendana a tout bonnement enflammé les planches du Théâtre régional face à un public déchaîné au-delà de toute expression.

Pour peu, on se serait cru dans les décors des «Blues brothers» tant le tempo, le rythme endiablé, les chœurs en synchro et les applaudissements frénétiques rappelaient peu ou prou certaines scènes de cette comédie musicale cultisme.

Invité par l’Institut français, le groupe Dendana a fait escale, jeudi, à Oran, à l’occasion d’une mini-tournée algérienne qui l’a mené notamment à Constantine, Annaba et Alger.

Elle devait être clôturée, hier, à la maison de la culture de Tlemcen, ville où est d’ailleurs natif le chanteur principal du groupe, Nassim Dendane. Alternant tour à tour entre vieilles et nouvelles chansons, entre chansons écrites en arabe et celles en français, Nassim Dendane et ses musiciens ont fait durer le spectacle pendant deux bonnes heures, -ce qui est assez rare pour être souligné-, sans que le public, à aucun moment, n’en soit blasé. Le tour de force de cet artiste hors-pair est de proposer des chansons à texte, mais au rythme néanmoins électrique.

Des chansons dont la musique alterne entre le gnaoui, le jazz, le folk, le reggae et même l’andalou. Dès lors qu’il avait entonné l’une de ses chansons les plus anciennes, Denan Denannia, le public s’est mis à lui «répondre», dans une synchronisation quasi-parfaite, en répétant en chœur le refrain.

Même topo avec Chadi badi, cette chanson douce et mélancolique, moins connue du grand public du fait d’être plus récente : le même tempo, les mêmes chœurs. Par la suite, aux premières paroles d’une chanson d’amour, -ce fut l’expression qu’il employa-, comme un seul homme tout un chacun, dans le rang de l’assistance, -surtout celle se trouvant au balcon-, alluma la torche de son smartphone, pour susciter la même ambiance «old school» que celle des vieux concerts où le public d’alors allumait des briquets. 

Ya Kalbi, une chanson andalouse à la sauce dendanienne, se veut, entre autres, un clin d’œil à ses origines tlemceniennes (au passage, il n’a pas hésité à s’amuser des clichés que lesdites origines suscitaient chez les gens du métier, au début de sa carrière).  «Je n’ai pas les mots pour le dire», l’une des chansons les plus récentes de son répertoire, est née, explique-t-il, d’une «panne d’inspiration».

L’air mélodieux qu’elle recelait n’a pas trouvé, dans un premier temps, le texte qui devait l’accompagner, et il a fallu attendre que provienne un «eurêka» pour qu’un dénouement heureux se fît.

A un moment du spectacle, les musiciens accompagnant le chanteur ont déserté la scène pour laisser ce dernier dans un aparté intime avec son public.

Il faut dire que si l’émotion et la joie étaient palpables, c’est que Dendana se produisait, ce jeudi, pour la première fois à Oran. Une chose est sûre, eu égard au succès mirobolant qu’il avait reçu, il ne tardera certainement pas à revenir… 

 

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