Les éditeurs de médias algériens ont condamné dans un communiqué «les bombardements massifs et barbares de l’entité sioniste et le massacre de la population sans défense de Ghaza». Ils dénoncent aussi «les couvertures biaisée de la guerre contre Ghaza des médias occidentaux et une médiatisation dominée par le stéréotype qui déforme la vérité. C’est devenu une machine de propagande».
Le traitement médiatique du conflit israélo-palestinien et particulièrement l’agression sanglante contre la bande de Ghaza est-il équilibré ? Visiblement non, si on tient compte des différentes couvertures et des débats houleux et parfois haineux sur les plateaux de télévision occidentaux.
Le quatrième pouvoir, celui de la presse, est totalement subordonné au pouvoir politique, sans même qu’il ne reste une distance, ou qu’on tente même de sauver les apparences. Il ne semble y avoir aucune discussion, ni distanciation, sur des déclarations de caractère politique concernant des événements aussi graves que les atrocités commises à Ghaza.
Les grandes chaînes d’information occidentales sont de moins en mois enclins à la distanciation, présentation des informations en provenance de chaque protagoniste, confrontation des points de vue contraires, compte rendu scrupuleux des déclarations officielles, sans coupure ou censure. Le discours est devenu de plus en plus violent, de plus en plus haineux, agressif et enclin à la confrontation.
Le système médiatique occidental pousse sans cesse à l’escalade et place le curseur un peu plus loin. Un système devenu pratiquement une arme essentielle de la guerre. Selon plusieurs spécialistes des médias, la guerre contre Ghaza a une fois de plus fait tomber le masque de tromperie et de mensonge des médias occidentaux, de leur parti pris contre les justes causes arabes et de leur soutien à l’agression, et c’est l’un des premiers résultats de la guerre en cours.
Il est clair que les médias occidentaux sont devenus partie prenante du conflit en faisant taire les massacres israéliens à Ghaza. Certains médias occidentaux vont jusqu’à comparer ce qui s’est passé le 7 octobre à ce qui s’est passé le 11 septembre 2001 aux Etats-Unis et réveiller les vieux démons. Et mélanger les concepts entre terrorisme et mouvements de lutte armée pour libérer les territoires occupés conformément aux conventions internationales.
Depuis le début de l’agression israélienne contre Ghaza, la neutralité a été absente de la couverture médiatique occidentale, car la ligne éditoriale adoptée dans les médias internationaux promeut le récit israélien sans examen ni enquête sur les informations qui circulent. Force est de reconnaître que les règles et l’éthique les plus élémentaires du travail journalistique sont rarement prises en compte lors de leur couverture des opérations militaires qui se déroulent actuellement dans la bande de Ghaza.
Compassion sélective
Les médias occidentaux font face à de nombreuses critiques, particulièrement des pays arabes qui les accusent de ne pas montrer les faits, notamment concernant ce qui se passe à Ghaza et le meurtre de milliers de civils, dont des enfants, des femmes et des personnes âgées, en plus des bombardements d’hôpitaux, et son écart par rapport à la neutralité, à l’objectivité et aux principes professionnels des médias, qui exigent l’exactitude, la recherche des faits et la diffusion d’un message clair au public.
Très peu de reportages ou d’images sur les civils, en particulier les enfants, confrontés à des conditions de vie difficiles, notamment la pénurie d’eau potable, de nourriture et d’abris adéquats. Les bombardements laisseront certainement des cicatrices psychologiques profondes sur la population, en particulier les enfants, qui ont vécu des expériences traumatisantes et qui vont grandir, du moins ceux qui auront la chance de survivre à cet enfer, dans un environnement marqué par la peur et le stress.
Alors que la crise humanitaire en Ukraine a été largement mise en lumière, celle de Ghaza semble ne pas avoir la moindre importance. Il est en effet tragique de constater que, dans ce conflit, des femmes et des enfants y perdent la vie, souvent dans l’indifférence par manque de couverture médiatique et surtout à cause d’une «compassion sélective». Cela peut conduire à des inégalités dans l’attention, l’aide humanitaire, la mobilisation des ressources et la réaction internationale.
Dans ce cadre, les éditeurs de médias algériens ont condamné dans un communiqué «les bombardements massifs et barbares de l’entité sioniste et le massacre de la population sans défense de Ghaza». Ils dénoncent aussi «les couvertures biaisée de la guerre contre Ghaza des médias occidentaux et une médiatisation dominée par le stéréotype qui déforme la vérité. C’est devenu une machine de propagande».
Ce qui incontestablement aura comme conséquence «d’induire l’opinion publique en erreur et justifier les violations politiques et militaires de l’entité sioniste».
Le communiqué poursuit : «Il est clair que les médias occidentaux – que ce soit en promouvant les mensonges des hommes politiques et des militaires ou en fabriquant ces mensonges – sont devenus partie prenante de cette guerre et un acteur majeur de celle-ci.» Ils appellent les journalistes et les responsables des médias occidentaux à «faire preuve d’un minimum de professionnalisme pour montrer l’autre visage de la vérité».
Le ministre algérien de la Communication, Mohamed Laagab, avait sévèrement critiqué les médias occidentaux pour leur position sur les actions commises par Israël à Ghaza, les accusant de mentir et de déformer les faits.