Un autre homme de culture tire sa révérence. Il s’agit du cinéaste Djamel Bendeddouche, décédé durant la nuit de samedi à dimanche, à Alger, à l’âge de 80 ans. Il était le réalisateur du film Arezki l’indigène, sorti en 2008, qui retrace les exploits du bandit d’honneur Arezki El Bachir, en Kabylie, durant la période du colonialisme français.
C’est le récit de l’histoire d’une insurrection menée par ce fils de révolutionnaire qui volait de l’argent aux riches et aux caïds pour le donner aux misérables de son village. Il a été capturé avant d’être exécuté en 1885. Depuis, il est resté un mythe populaire légendaire.
Djamel Bendeddouche a porté à l’écran cette histoire qui figure parmi ses meilleures réalisations. D’ailleurs, lors de sa sortie, elle a connu un franc succès. Le défunt a également à son actif d’autres courts métrages de fiction et de documentaire, réalisés, notamment pour la télévision publique comme Le conflit ; « Laboratoire et L’oiseau blanc, et ce, avant de rejoindre l’Entreprise nationale de production audiovisuelle (Enpa) où il a produit de nombreuses œuvres pédagogiques. Il est également connu pour ses participations aux différentes manifestations culturelles aussi bien en Algérie qu’à l’etranger, comme le Festival national du film amazigh et la Semaine du cinéma algérien à Lille où il a plusieurs fois pris part à cette manifestation en compagnie d’autres pionniers du cinéma, à l’image de Mahmoud Zemour, Amar Laskri, son frère Ghouti et René Vautier.
Par ailleurs, juste après l’annonce de son décès, plusieurs artistes ont exprimé leur tristesse suite à cette disparition. «Je viens d’apprendre la triste nouvelle du décès de mon ami et frère, le réalisateur Djamel Bendeddouche, avec qui j’ai beaucoup travaillé. C’est grâce à lui que j’ai connu les ficelles du cinéma», témoigne le comédien Faouzi Saichi (Rmimez). Salem Aït Ali Belkacem, dit Ussalas, qui a campé le rôle principal d’Arezki l’Bachir dans le film précité, a, pour sa part, exprimé sa tristesse suite à la mort de Bendeddouche. «J’apprends avec consternation la disparition du cinéaste Djamel Bendeddouche. Je m’incline devant sa dépouille et présente mes sincères condoléances à sa famille et particulièrement à Mme Khalida Boucena. Que Djamel repose en paix», a-t-il ajouté. «Je souhaite beaucoup de courage à sa famille en cette circonstance difficile.
Cet homme était vraiment passionné et dévoué au 7e art. Je suis vraiment bouleversé et attristé», nous a précisé Ali Bouhouf, président du festival «La semaine du cinéma algerien à Lille».