Débat autour de la déclaration de politique générale : Les députés axent leurs interventions sur les préoccupations locales

14/10/2023 mis à jour: 04:16
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Après son intervention sur la Déclaration de politique générale, le Premier ministre répond aux préoccupations des députés - Photo : D. R.

La quasi-majorité des interventions étaient axées sur les préoccupations locales. Tous les députés sans aucune exception s’étaient attardés sur les problèmes dont souffrent leurs wilayas, communes ou quartiers.

C’est dans un hémicycle à moitié vide que s’étaient poursuivis, jeudi, pour le troisième jour consécutif, les débats autour de la Déclaration de politique général du gouvernement, présentée mardi dernier par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane.

En dépit de l’importance que revêt le document, les députés ont déserté la salle des plénières, remettant au goût du jour la problématique de l’absentéisme à l’Assemblée. Néanmoins durant ces trois jours de débat, la quasi-majorité des interventions étaient axées sur les préoccupations locales. Tous les députés sans aucune exception s’étaient attardés sur les problèmes dont souffrent leurs wilayas, communes ou quartiers.

Certains ont distribué des bons points au gouvernement, d’autres le contraire. Les critiques frontales sont menées par le couple El Bina et le Mouvement pour la société et la paix (MSP) – parti réclamant comme «unique force de l’opposition» au sein de l’APN. Ces derniers ont dénoncé la cherté de la vie, le chômage, la surcharge des classes, le secteur de la santé et la hausse des prix des produits de large consommation, y compris les légumes et les fruits qui sont pourtant des produits locaux, non concernés, selon eux, par la crise économique mondiale.

A ce titre, plusieurs députés ont exprimé leurs inquiétudes quant à l’élargissement du cercle de la pauvreté sous l’effet, s’offusquent-ils, d’une inflation galopante. Ils tirent la sonnette d’alarme et demandent au gouvernement d’«agir» afin de «stopper cette descente aux enfers». Ainsi, des députés ont plaidé pour une «politique sociale à long terme», et ce, afin d’éviter «les problèmes récurrents liés à la spéculation et à l’instabilité des prix des produits de large consommation».

Saci Harizi, député MSP, a reconnu que les augmentations salariales décidées par le chef de l’Etat sont «conséquentes», mais en raison de l’augmentation des prix des produits alimentaires, leur impact sur le terrain n’«est pas ressenti ou perceptible». Aussi, il a demandé au gouvernement de revoir sa copie pour que le marché soit mieux contrôlé et que le niveau de vie des petites bourses soit amélioré. Il propose, dans ce sens, la révision de l’orientation des subventions de l’Etat.

Abdelkrim Tebal, du même parti, a insisté lui aussi sur le besoin de tendre la main aux citoyens qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts. Selon lui, le Premier ministre devrait établir un état des lieux afin de comprendre les raisons de l’augmentation des prix et de mettre en place une stratégie pour régler définitivement ce problème.

Un député du Mouvement El Bina a insisté, de son côté, sur «l’impératif de suivre méthodiquement le marché» en régulant la facture d’importation pour protéger l’économie nationale sans compromettre la stabilité du marché. Fateh Temmar, député du Front El Moustakbal, va plus loin en plaidant pour l’application de l’article 187 de la loi de finances 2023, en vue de mettre un terme aux parties qui perturbent les liens sociaux à travers une manipulation du marché. Il est convaincu qu’une nation forte implique la conjugaison de plusieurs efforts, notamment la consolidation du front interne.

Toufik Kebour, député indépendant, pense que l’amélioration de la situation du pays exige le renforcement de ce front et cela ne se fait pas dans les bureaux. Par ailleurs, d’autres députés ont appelé à accélérer et généraliser la numérisation des différents secteurs en vue d’éradiquer certaines «pratiques néfastes» et réaliser le décollage économique effectif.

Concernant la lutte contre le chômage et son corollaire, l’emploi, des députés se sont exprimés en faveur d’une politique à long terme pour, disent-ils, «avoir une vision plus claire sur la problématique de l’emploi et la politique sociale de manière générale». Enfin, nombreux sont les parlementaires qui ont salué la position de l’Algérie vis-à-vis de la cause palestinienne ainsi que le courage du peuple palestinien qui vit ces jours-ci des moments très durs du fait des agressions sionistes constantes sur la bande de Ghaza. 

Benabderrahmane répondra aujourd’hui aux parlementaires

Entamés mardi après-midi, les débats autour de la Déclaration de politique générale du gouvernement devaient s’étaler sur cinq jours et les réponses du Premier ministre aux préoccupations des députés étaient prévues pour ce lundi. Mais, hier, le calendrier des plénières a été révisé pour clore le dossier dans son ensemble aujourd’hui. Ainsi, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, répondra aujourd’hui en fin d’après-midi aux questions des parlementaires. La matinée sera consacrée à l’intervention des députés (une quarantaine), suivie en début d’après-midi par les interventions des chefs des groupes parlementaires. Ce chamboulement est dû, selon nos sources, à la tenue demain d’un Conseil des ministres. N. A.

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