M. Attaf a assuré que «les récentes rencontres avec les chefs des Mouvements signataires de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d’Alger s’inscrivaient parfaitement dans la lettre et l’esprit du communiqué» du 13 décembre appelant toutes les parties maliennes à renouveler leur engagement en faveur de l’application de cet accord.
Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a réagi à la convocation, mercredi dernier, de l’ambassadeur d’Algérie au Mali par les autorités de Bamako, qui ont élevé une protestation contre ce qu’elles ont qualifié d’«actes inamicaux posés par les autorités algériennes, sous le couvert du processus de paix au Mali».
Ainsi, M. Attaf a convoqué, de son côté, jeudi l’ambassadeur du Mali à Alger, Mahamane Amadou Maiga, pour lui apporter des éclaircissements, rappelant les positions constantes de l’Algérie en faveur de la stabilité dans ce pays voisin. Des positions qui demeurent inchangées.
«Historiquement, toutes les contributions de l’Algérie à la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité au Mali ont toujours reposé sur trois principes cardinaux, dont elle n’a jamais dévié et dont elle ne déviera pas», a précisé le chef de la diplomatie algérienne dans un communiqué, soulignant «l’attachement intransgressible de l’Algérie à l’intégrité territoriale, à la souveraineté et à l’unité nationale du Mali».
M. Attaf est revenu sur le communiqué du ministère des Affaires étrangères en date du 13 décembre courant par lequel «l’Algérie a appelé toutes les parties maliennes à renouveler leur engagement dans la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger pour répondre aux aspirations légitimes de toutes les composantes du peuple malien frère à une paix et à une stabilité durables».
Il a également ajouté que «les récentes rencontres avec les chefs des Mouvements signataires de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d’Alger s’inscrivaient parfaitement dans la lettre et l’esprit de ce communiqué».
Le ministre des Affaires étrangères a ainsi formulé le vœu que «le gouvernement malien, en droite ligne de l’expression de son attachement à la mise en œuvre de cet accord, s’associe aux efforts actuellement entrepris par l’Algérie à l’effet de lui donner un nouvel élan». M. Attaf a exprimé à M. Maiga sa «profonde conviction» que «la voie pacifique, à l’exclusion de toute autre, est la seule apte à garantir au Mali la paix, la sécurité et la stabilité de manière irréversible et durable».
Œuvre commune
Le MAE a poursuivi en affirmant que «c’est par la réconciliation nationale et non par des déchirements fratricides récurrents que le Mali s’engagera dans une œuvre commune portée par tous ses enfants sans discrimination et sans exclusion lui assurant ultimement sa souveraineté, son unité nationale et son intégrité territoriale».
Le chef de la diplomatie algérienne a souligné dans ce sillage l’importance des «relations multiformes et multiséculaires qui lient l’Algérie au Mali frère».
Des relations qui lui font obligation de «tout entreprendre pour l’aider à emprunter la voie de la paix et de la réconciliation, qui sont les garants véritables de sa sécurité, de son développement et de sa prospérité».
«C’est dans cet état d’esprit que l’Algérie conçoit et assume son rôle de président du Comité de suivi de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d’Alger», conclut le ministère des Affaires étrangères.
La réaction d’Alger s’explique par le fait que le communiqué du ministre malien des Affaires étrangères, rendu public le 20 décembre, remettait en cause l’engagement sincère de l’Algérie pour une paix durable au Mali. Un doute qui est loin d’être justifié, en ce sens que l’Algérie est connue pour avoir toujours œuvré pour la paix, la stabilité et le développement au Mali et dans toute la région sahélo-saharienne.
C’est d’ailleurs dans cet esprit qu’elle a appelé, dans le cadre de son initiative de médiation pour le règlement pacifique de la crise au Niger, à une conférence internationale sur le développement dans cette région.
C’est aussi dans le souci de venir en aide aux populations en difficulté dans cette partie africaine extrêmement pauvre qu’a été créée l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement.
Ses premiers chantiers ont été lancés à cet effet dans la ville de Kidal, au Mali, avec la réalisation de plusieurs infrastructures vitales pour les populations locales.