Covid-19 : Les hôpitaux sur le point d’être saturés à Oran

16/01/2022 mis à jour: 01:04
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Les hôpitaux arrivent à saturation à Oran / Photo : D. R.

Que ce soit dans les transports, notamment en commun, dans les marchés, en milieu professionnel ou lors de regroupements familiaux ou autres, la tendance globale est à la baisse de vigilance.

Cela fait déjà un moment que la barre des 80 contaminations par jour a été dépassée à Oran. Le chiffre est passé de 50 à 80 en un temps relativement court comparé à la période qu’il a fallu pour passer du palier des 20 à celui des 50, ce qui démontre que la courbe est exponentielle et c’est ce qui inquiète les autorités sanitaires.

Ceci d’autant plus que le pic de cette quatrième vague n’est pas encore atteint, selon le Dr Boukhari, responsable de la cellule de communication du secteur sanitaire d’Oran, qui ne cesse d’alerter sur le relâchement de la population, visible sur le terrain, vis-à-vis du protocole sanitaire instauré pour faire face à la pandémie.

Que ce soit dans les transports, notamment en commun, dans les marchés, en milieu professionnel ou lors de regroupements familiaux ou autres, la tendance globale est à la baisse de vigilance.

Conséquence, suivant la même logique, le nombre des hospitalisations a également grimpé pour dépasser la barre des 300 pour une capacité déjà mise en service et estimée à 400 lits.

Avec la multiplication des cas graves, c’est malheureusement aussi le nombre de décès qui augmente et, à Oran, on en déplore 5 à 6 par jour, alors qu’on était à 2 auparavant. Les hôpitaux de la wilaya dédiés à la prise en charge de la maladie, notamment celui de Chteïbo (confié à l’EHU) et celui d’El Kerma (dépendant du CHU) qui accueillent les malades de la grande agglomération oranaise se retrouvent au seuil de la saturation.

Deux autres hôpitaux situés à l’est (El Mohgoun) et à l’ouest (Ain El Turck) de la ville remplissent également cette tâche. Il est vrai qu’en termes d’infrastructures, Oran est relativement bien dotée et au train où vont les choses, d’autres hôpitaux, déjà équipés ou peuvent l’être rapidement, jusque-là mis en réserve pour parer à toute éventualité, vont très probablement bientôt être mis en fonction pour accueillir les malades. Cela entrainera davantage d’implication du personnel médical mais qui se fera au détriment des autres services.

La situation est d’autant plus préoccupante que les campagnes de vaccination pourtant parfois ciblées (quartiers, localités isolées, milieux professionnels, milieux éducatifs,  universitaires, etc.) pour toucher un maximum de citoyens n’ont pas abouti aux résultats espérés, à peine un peu plus de 50%, chiffre communiqué il y a quelques jours et qui n’a pas dû augmenter substantiellement depuis.

«Nous constatons malheureusement le peu d’engouement à aller se faire vacciner», déplorait le Dr Boukhari, d’autant plus que le constat concerne la primo vaccination. Une inquiétude supplémentaire concerne l’introduction et l’évolution en Algérie du variant Omicron.

Pour le moment, précisément à Oran, aucun cas n’a été signalé, mais la probabilité de sa propagation reste élevée du fait de sa plus importante contagiosité. «L’idée déjà avancée en Occident stipulant que ce variant soit moins dangereux que le précédent a également trouvé un écho en Algérie, mais, prévient-on, il risque toujours d’entraîner un plus grand nombre d’hospitalisations, car si le ratio des hospitalisations par rapport au nombre de cas de contaminations reste plus faible comparé à celui des précédents variants, l’importante contagiosité du variant Omicron va entraîner mathématiquement et potentiellement une augmentation substantielle, ne serait-ce que chez les personnes vulnérable, du nombre de patients susceptibles de développer des formes graves et donc des hospitalisations.»

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