Le taux de la population vaccinée contre la Covid-19 ne dépasse pas les 33% à l’échelle de la wilaya, et ce, en dépit de la densification de la campagne de sensibilisation et le déploiement d’importants moyens médicaux et du personnel pour rapprocher les points de vaccination du citoyen.
Les campagnes de vaccination engagées depuis l’avènement de la quatrième vague n’ont pas atteint les résultats escomptés, selon les professionnels de la santé, qui constatent, néanmoins, «un léger regain d’intérêt de la population à cet acte salvateur». Le taux de la population vaccinée contre la Covid-19 ne dépasse pas les 33% à l’échelle de la wilaya de Béjaïa, et ce, en dépit de la densification de la campagne de sensibilisation et le déploiement d’importants moyens médicaux et du personnel pour rapprocher les points de vaccination du citoyen.
L’université de Béjaïa, qui a gelé cette semaine toutes ses activités pédagogiques et fermé ses services des œuvres universitaires, enregistre un très faible taux de vaccination parmi sa communauté. Le taux des personnes ayant reçu la première dose ne dépasse pas les 11%, pour ceux qui ont choisi de se rapprocher des points de vaccination installés dans l’enceinte universitaire.
Selon un représentant de l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa, seulement 0,2% des étudiants ont reçu la première dose du vaccin au niveau des structures sur les 93% représentant la communauté estudiantine. Ce qui lui fait dire que «le plus grand travail de sensibilisation doit être axé davantage sur la frange estudiantine». Quant au taux de vaccination chez les enseignants et les travailleurs de l’université, il avoisine, respectivement, 11 et 10%.
Dans le corps de la police, ce taux est plutôt satisfaisant, selon un représentant de la sûreté de wilaya qui est intervenu sur les ondes de la radio locale, indiquant que 80% de leurs effectifs, à travers l’ensemble des casernes et des commissariats, sont vaccinés.
Ceci n’est pas le cas dans les autres secteurs, notamment économique où les travailleurs restent réticents. A ce propos, un praticien nous a déclaré, non sans regret que «dans les autres secteurs d’activité, la campagne de vaccination enclenchée en collaboration avec la structure de la médecine du travail n’a pas donné les résultats attendus, l’engouement n’y est pas».
Dans le secteur de l’éducation, où une importante contagion a été décelée, ces deux dernières semaines, le taux de vaccination varie entre 30 et 32%. Idem pour le secteur de la santé qui enregistre le petit taux de 25%, un secteur où la composante humaine n’ignore pourtant pas les dangers de la maladie.
Dans une déclaration à El Watan, le DSP a indiqué qu’il «n’y a pas d’afflux massif chez nos professionnels de la santé (-25% vaccinés), bien qu’ils soient conscients des risques». Il est utile de rappeler que 8 employés de ce secteur ont perdu la vie depuis le début de la pandémie, 1029 personnes, parmi le personnel soignant, ont contracté le virus dont 387 confirmés avec un test PCR à la mi-janvier.
450 morts ces trois derniers mois
La rapidité de la transmission du virus a provoqué une explosion du nombre de consultations dans les établissements publics de santé et chez le privé, avons-nous constaté. Des dizaines de cas de contamination, nécessitant un suivi à domicile, sont soupçonnés ou confirmés tous les jours. Cependant, le nombre des hospitalisations est stabilisé à moins de 200 cas par jour à travers l’ensemble des structures sanitaires de la région.
Néanmoins, il y a dix jours, le directeur de la santé a averti, sur ces mêmes colonnes, que «la stabilisation du nombre des cas de contamination nous apporte à la fois du réconfort, mais aussi un souci, parce que cette tendance peut être un prélude à une flambée du nouveau variant Omicron, qui risque de prendre au dépourvu nos hôpitaux quant à la gestion du nombre de patients qui arriveront dans les structures».
La même source a fait état, récemment, de l’hospitalisation de 3000 malades durant les trois derniers mois. Pas moins de 15% du total de ces hospitalisations sont décédés, soit 450 morts.
Les responsables de la santé de la wilaya attestent que 95% des personnes disparues n’ont pas été vaccinées, succombant aux complications de la maladie. Afin de booster cette campagne de vaccination, les spécialistes tablent sur une sensibilisation accrue, surtout pour la vaccination, seul rempart contre la saturation des hôpitaux et un remède efficace contre les complications dues à la Covid-19.