Mardi, Ilham Aliev, le président de l’Azerbaïdjan, a déclaré que les hydrocarbures sont des «ressources naturelles» et qu’on ne peut «reprocher aux pays d’en avoir et de les fournir aux marchés». Son pays accueille la COP de l’ONU sur le climat à Bakou.
Le président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliev, a réaffirmé son point de vue controversé lors de l'ouverture de la COP29 à Bakou, déclarant que les hydrocarbures sont un «cadeau de Dieu». Cette affirmation, déjà exprimée par Aliev en avril dernier, illustre la position ambiguë de l'Azerbaïdjan, qui met en avant ses richesses pétrolières et gazières tout en s'engageant officiellement en faveur d'une transition verte.
Un discours controversé
Lors de son intervention, Aliev a justifié l'exploitation des ressources naturelles comme une nécessité pour répondre aux besoins mondiaux. Il a rejeté les critiques occidentales qualifiant son pays d’«État pétrolier», rappelant que l'Azerbaïdjan représente seulement 0,7% de la production mondiale de pétrole et 0,9% de celle de gaz. Il a également dénoncé ce qu'il a appelé une campagne de «diffamation» menée par des médias, ONG et politiciens occidentaux.
Le contexte de la COP29
L'Azerbaïdjan, après les Émirats arabes unis l'an dernier, est la deuxième puissance pétrolière consécutive à accueillir la conférence internationale sur le climat. Cette situation soulève des interrogations sur le rôle des grands producteurs d'hydrocarbures dans les négociations climatiques, alors que la priorité mondiale est la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Transition énergétique
En parallèle de l'augmentation prévue de sa production de gaz naturel, qualifié par Aliev d'«énergie de transition», l'Azerbaïdjan annonce des investissements dans les énergies renouvelables. Moukhtar Babaïev, ministre de l'Environnement et président de la COP29, a déclaré que le pays poursuivra ces efforts pour équilibrer développement économique et responsabilité environnementale.
Les critiques internationales
Cette double stratégie suscite des critiques, notamment de la part d'ONG et d'observateurs qui voient dans ce discours une tentative de justifier la dépendance aux hydrocarbures sous couvert de pragmatisme économique. L'insistance d'Aliev sur le «réalisme» dans la transition verte reflète cependant les défis auxquels sont confrontés de nombreux pays en développement, souvent tiraillés entre exploitation des ressources naturelles et pression internationale pour réduire leur empreinte carbone.
La COP29 à Bakou met en lumière les tensions entre ambitions climatiques et réalités économiques. Le discours d'Ilham Aliev, tout en défendant les intérêts pétrogaziers de l'Azerbaïdjan, montre les défis persistants d'une transition énergétique mondiale équitable et réaliste.