Le CHU sera doté d’un nouveau scanner, ainsi que d’un nouvel appareil d’IRM, alors qu’une enveloppe a été réservée pour l’acquisition de trois ambulances médicalisées.
Traînant une image désolante d’un établissement miné par la mauvaise gestion et englué dans des défaillances sans fin depuis des années, le CHU de Constantine, qui demeure la destination préférée des malades de toute la région Est du pays, tente de sortir d’une situation chaotique, conséquence d’une longue période de négligence, de laisser-aller et surtout d’exploitation anarchique des budgets qui lui ont été alloués. Installé le 15 mars 2020, en pleine pandémie de la Covid-19, son directeur général, Tarek Mili, assure qu’il s’est fixé pour objectif de redresser la barre et soigner l’image d’un hôpital qui dispose de compétences reconnues à l’échelle nationale.
«Depuis des décennies, le CHU de Constantine était toujours la destination des malades de toute la région est du pays en raison de sa réputation de pôle hospitalier par excellence ; ce qui fait qu’il connaît un afflux important et une surcharge dans tous ses services et qui a influé sur la prise en charge des malades.
Pour l’exemple, le scanner surexploité a recensé en 2021, pas moins de 13 522 examens pour des malades des services et même ceux venus des autres wilayas au même titre que l’IRM où on a enregistré 11 078 examens durant la même année ; du jamais vu ; un chiffre énorme qu’on ne retrouve nulle part dans un autre établissement ; c’est pour vous dire l’énorme charge que le CHU subit au quotidien», a avancé le DG du CHU, lors d’une rencontre avec la presse tenue lundi dernier au siège de la direction.
«Après un diagnostic de la situation, nous avons relevé que le CHU avait des problèmes structurels et d’équipements ; nous avons décidé d’agir rapidement pour redresser les choses, en commençant d’abord par les priorités ; c’est ainsi que nous avons lancé des études pour des projets de réhabilitation et d’acquisition d’équipements ; des opérations qui ont été validées à la DSP puis au niveau du ministère de la Santé, qui nous a accordé un budget global de 250 milliards de centimes pour réaliser 20 opérations inscrites pour l’année 2022», a-t-il précisé.
Réhabilitation de la cuisine centrale
L’on saura qu’un nouveau scanner a déjà été acquis pour plus de 9 milliards de centimes et qui devra être fonctionnel dans quatre mois, alors qu’une enveloppe a été dégagée pour l’achat d’un appareil d’IRM, pour lequel les appels d’offres viennent d’être lancés. Une acquisition qui vient à temps en raison des pannes récurrentes enregistrées sur des appareils saturés, sachant que le scanner fonctionne depuis 2017, alors que l’IRM remonte à dix ans.
Dans le même volet, le CHU bénéficiera durant cette année de trois ambulances médicalisées destinées au service du SAMU, sachant que l’établissement fonctionne avec des ambulances exploitées depuis des années. Dans ce plan de redressement, on retiendra surtout le prochain lancement d’une vaste réhabilitation du service des urgences chirurgicales qui touchera ses trois niveaux. Une opération qui se fera par étapes pour ne pas perturber les prestations médicales dans un service aussi névralgique.
«C’est la première fois que ce service bénéficie d’une réhabilitation ; au vu de la situation dans laquelle il se trouve actuellement, il n’est plus en mesure d’assurer de bonnes conditions aux staffs médicaux et une prise en charge convenables pour les cas reçus», a indiqué le DG du CHU. Selon le plan présenté à la presse par la direction du CHU, ce dernier verra aussi durant la même année le lancement de l’aménagement et l’équipement de la cuisine centrale qui se trouve dans un état vétuste.
Parmi les opérations notoires, on retiendra surtout celle qui ciblera le service de la réanimation, l’unique au niveau de la wilaya, et qui a connu une exploitation optimale durant les deux années de la pandémie et qui verra l’acquisition de nouveaux équipements, au même titre que 30 salles dédiées aux interventions chirurgicales dans 12 services, qui bénéficieront d’un réaménagement et d’une mise à niveau.
On notera, entre autres, la réhabilitation du service d’endocrinologie, l’acquisition des équipements pour les tests PCR, d’un nouvel accélérateur pour la radiothérapie et la remise à niveau du réseau électrique. «Toutes ces opérations financées sur le budget de l’État ne sont qu’une première étape pour améliorer les conditions de travail des équipes médicales et des travailleurs, ce qui permettra d’assurer une meilleure prise en charge des malades ; ce sera un début, car il faudra beaucoup plus pour une mise à niveau générale de cet établissement qui devra continuer à jouer son rôle de pôle médical dans toute la région Est», a conclu le DG du CHU.